PENDAN
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avec une singuliere audace lorsqu'il le Fallait, et negligeanl les
ordres de la rotir, ou supposant qu'il les avait regus trop tard, s'il
croyait que leur execution fut contraire a ses combinaisons 1nili-
taires. La signature d'un armistice ne Fempechait pas de donner
l'assaut a une place aux abois. inflexible envers les feodaux fran-
qais qui servaient dans les troupes ennemies et en cela il ne
laisait. que suivre les ordres de son souverain il n'a pas tenu
a lui que la noblesse comprit. que la France est une patrie et non
une reunion de lambeaux de terre que l'on vend et achete. Tenanl
fort d'ailleurs aux libertes de sa chere Bretagne, il se brouilla un
instant avec le roi lorsque celui-ci pretendit soumettre cette pro-
vince aux coutumes fiscales du reste de la France; mais du moins,
en s'eloignant de son suzerain, ne pensa-t-il jamais a la trahison.
Bientot rentre en graee, sa mort fut le digne couronnement d'une
vie si bien employee au service du pays. Pendant le siege de Cha-
teau-Neuf de Randan, il tomba maladeÄ Ses soldats, loin de se
decotirager, presserent si bien la place, que les clefs lui en furent
remises peu d'instants avant sa mort: il avait soixante-six ans.
Si, peu apres la mort de ce grand capitaine, Fetat militaire de la
France ne lit que decliner, on ne saurait mettre en doute cependant
que son exemple ne fut un enseignement et ne portat des fruits.
Les Poton de Xaintrailles, les la Hire, les Dunois, sont de lI-cole (le
du Guesclin et tirent, la guerre comme il l'avait faite. Mais avant de
parler de la tactique appliquee par les troupes lraneaises vers 1h30,
il nous faut encore signaler le dernier desastre inflige a la feoclalitd-
trancaise et dont cette fois elle ne se releva pas.
Le '13 aoüt 41115, la flotte anglaise, sur laquelle etait monte le
roi llenri V, et environ trente mille hommes, s'engageait dans l'em-
bouchure de la Seine. Le siege etail. mis devant Hartletir, et au
bout de trente-six jours cette ville, non secourue, dut ouvrir ses
portes au roi dbilngleterre.
La resistanee ddlarileui" fut latale a Parmee anglaise, qui perdit
plus d'un tiers de son effectif dans les operations de l'attaque et
par la dvsenterie. fivant laisse une garnison de cinq cents hommes
(Farines et de mille ttrchers dans la place conquise, Ilenri V, apres
avoir encore perdu plusieurs jours a faire embarquer le butin et
a donner du repos il son armee, qui en avait grand besoin, avait
deux partis a prendre: ou se rembarquer et retourner en Angle-
terre, ou renouveler la manoeuvre de ses devanciers en traversant
une partie du territoire frangais pour devaster et piller les bourgs
et rani pagnes, puis se remharquer dans un (les ports rpfil posse-