PENDANT
LE
MOYEN
AGE.
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puis, chargeant, a son tour sur les batailles (YüSSülllLtHtS, il les rejette
les unes sur les au tres, les empoche, de se deployer, en couvrant leurs
llancs dltrchers, et en a hientot, raison; ou, comme aPoitier-s, recoit
une tete de colonne d'attaque mince par une charge de cavalerie,
lorsque cette colonne est dtfsjzlt ebranlee parle tir des archers; jette
un corps de cavalerie sur les {lancs des pretniers corps a cheval, les
met en desordre et se tleploie a droite et a gauche. A Poitiers, le
gros des hommes d'armes qui avait mis pied a terre pour assaillir
le plateau lorsque la trottee aurait etc faite, n'eut plus qu'a se battre
bravement sur place au milieu d'un cercle d'ennemis qui se resser-
rait a chaque instant. La bataille, eommencee au lever du soleil,
etait terminee dans lettres-midi.
Le roi Jean, lorsqu'il vit le desarroi de l'attaque, ses Allemands
tailles en pieees et la bataille du duc de Normandie prendre les
champs, au lieu de se deplovier dans la plaine, fit mettre tout le
monde a pied, descendit de cheval, et voulut soutenir le choc des
Anglais qui dehouchaient du plateau. Cela prouve que si ce prince
etait hrave, il n'avait aucune notion de l'art. militaire. Est-ce a dire
qu'il n'y avait alors aucune tactique illalheureusement pour nous,
nos ennemis en possedaitznt une excellente pour le temps, puisqu'ils
detruisaicnt en quelques heures une armee quatre ou cinq fois plus
nombreuse que la leur.
ltpres ces deux funestes journees de Creev et de Poitiers, il sem-
hla que les Frangtais, au lieu de (f-llCTClllG-l" les causes de leur inferio-
rite en bataille rangee et d'essayer de parer a cette inferiorite,
partirent se resigner. Pendant le Teglltf reparateur de Charles V,
tous les soins, toutes les instructions formelles de ce prince tendent,
a eviter ces journees decisives; car on ne peut donner le nom de
bataille aux combats de Coeherel et d'Aurav. 'l'outefois du Guesclin
fut l'homme de guerre qui convenait a cette epoque. Entrant plei-
nement dans les idees du souverain, il donna a la guerre une tout
autre allure, et bien qu'il nbperaftt jamais qu'avec des corps relati-
vement peu nombreux, il sut user l'ennemi, le fatiguer, le harceler,
profiter de toutes ses fautes, n'en commettant jamais et deployant
une aetiviite, a la guerre, inconnue depuis Philippe-Auguste; a ll
a voyait, dit avec beaucoup de raison M. llenri Martin dans la
a guerre une science et non un jeu de hasard..... Les chevaliers de
a l'espec:e du roi Jean eonsideraient la guerre comme une lice ou
a l'honneur titail. a qui donnait les plus beaux coups
l lis-foire
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