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tiers en lace des armees anglaises, qui, elles, avaient su maintenir
la veritable tactique applicable aux troupes tl'tllOl'S, et qui fut reprise
avec succes par du Gueselin. Avec des troupes qu'il elait si dillicilr:
de faire manoeuvrer sur le champ de bataille, tant a CIIIISG de leur
organisation que de leur peu d'habitude d'agir en masse, il _v avait
avantage a ne pas attaquer, l'attaque occasionnant toujours un
certain desordre chez ceux qui prenaient l'initiative et meme avant
d'aborder l'ennemi. Un bon ordre de bataille ilefensif sur un lor-
rain bien choisi, permettant de soutenir le ]Ä)FO11'llOl' choc sans
etre entame, donnait deux chances contre une de vaincre. C'est
ainsi que les troupes d'li]do1.1ard, bien qifinferieures en nombre
a celles des Francais, eurent le gain (le la journeeHltr Crecv des
la premiere heure.
Nous ne parlerons pas des tantes strategiques commises par
Philippe de Valois avant la bataille. Ce prince avait laisse echapper
les Anglais, qu'il tenait accules a la Somme sur des terrains maroca-
geux et ou il eüt pu les detruire jusqu'au dernier. Edouartl etant
parvenu a traverser la Somme, pres de son embouchure a mztiwfff?
basse, une fois sur la rive droite, choisit une excellente position
appuyee aux bois de Crtitcy. Ses flancs etaient couverts, et, sur le
point le plus faible, il avait titabli le pl'lllt"ü de Galles, avec une
bonne troupe d'hommes d'armes a pied, se doutant que l'effort de
la chevalerie ennemie se porterait sur ce point. Sa cavalerie formait
en arriere une ligne avec une reserve sous la main du roi. Ses
archers, en avant, etaient disposes en herse, et entre les compagnies
d'l1om1nes d'armes a cheval les ribauds et coutilliers gallois.
La figure 3 presente cet ordre de bataille qui fut observe en
d'autres circonstances. En A, le corps du prince de Galles; en B, les
compagnies a cheval avec les troupes de coutilliers entre elles; en C,
la ivfrserve prete a empocher un mouvement tournant ou a appuyer
un point faible; en D, les archers en herse, sur le front.
Les Frangais, qui ne shätaiiznt point fait eclairer, suivant leur
funeste habitude, se trouveront tout a coup devant ce front dans
Fapres-midi. Les premiers qui apercurent l'ennemi rebrousserent
chemin pour rallier le gros de Farmee, qui n'arriva qifassez tard.
Les marecliaux etaicnt (l'avis, apres 11ne demi-journee de marche
par une grosse pluie, d'attendre au lendemain pour attaquer avec
ensemble; mais le roi ne le voulut point. Des qu'il vit les Anglais,
il donna l'ordre de faire passer les arbaletriers genois devant les
baitaillcs, pour commencer l'attaque. Ceux-ci etaient harasses, et les
cordes mouillees de leurs arbaletes etaient hors de service. Des