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fuir apres un premier effort. Les Saxons, a cette vue, perdent toute
prudence, sortent de leurs positions et poursuivent les fuyards.
Guillaume lance alors des troupes lrziiches sur les lianes des troupes
saxonnes debandees, les enveloppe, puis en meme temps attaque
le camp, et obtient une victoire cherement zichetec, car le combat
se prolonge jusquTt la nuit close.
La division de Farmee en trois colonnes d'attaque, dont une tenue
comme reserve pour proliter d'un moment opportun ou prevenir
une deroute ; la disposition des archers et arbaletriers sur les llanes
ct en tcte pour engager le combat ct proteger la cavalerie; le strata-
geme si souvent employe, et qui a tant de fois reussi, de paraitre fuir
ou operer une retraite precipitee, alin de l'aire sortir l'ennemi d'une
position difficile a emporter, pour attaquer ses flancs et le deborder,
tout cela constitue une tactique parfaitement conforme au genie
normand.
Guillaume, d'ailleurs, aprcs sa victoire, agit avec circonspec-
tion. Un corps de Normands ayant debarque separement, loin du
champ de bataille, s'est fait battre. Le duc n'entend pas que pa-
reille aventure puisse se renouveler. Donc, avant de marcher sur
Londres, il veut occuper la cote et avoir une bonne base (l'ope-
ration; il tient a rester en communication avec le continent pour
recevoir des renforts et approvisionnements, et prend ses mesures
en consequence.
Plus tard nous voyons les Normands agir avec la meme prudence,
lorsqu'ils vont conquerir 1'Italie meridionale et la Sicile. Jamais ils
ne se lancent en aventuriers dans les contrees ou ils pretendent im-
planter leur autorite. Ils se presentent comme des soldats de for-
tune, louent d'abord leurs services, se tiennent en communication
avec leurs recrues par la possession de points sur la cote; puis, quand
ils se sentent assez forts, ils agissent pour leur propre compte, sans
qu'il leur advienne jamais de ces desastres provoques par l'impre-
voyance ou l'ignorance des loealites. Astucieux, peu scrupuleux
dans l'accomplissement de leurs engagements, ils n'en sont pas
moins pourvus de ce genie militaire qui consiste a ne rien aban-
donner au hasard.
Il semblerait que Philippe-Auguste essaya de donner a l'infanterie,
dans les batailles, l'importance qu'elle avait perdue. A la bataille de
Bovines, les troupes des communes, non-seulement se battirent bra-
vement de part et d'autre, mais contribueront, du cote des lfrztngais
au succes de la journee, et du cote dcs Flamands a retarder longtemps
la victoire. D'apres le temoignage de Guillaume le Breton, ces troupes