PENDANT
MOYEN
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cette epoque que l'on peut signaler les premieres tentatives pour
obtenir une tactique en rapport avec l'organisation militaire feodale,
et dont Fapogee parait COlÜClClBT avec le passage de deux grands
hommes de guerre : PlIlllPPC-JÄLIQLISIC et Richard Coeur-de-Lion.
On ne trouve dans les nombreux recits de batailles qui remplissent
les premiers siecles du moyen fige que peu de documents qui puis-
sentpermcttre d'indiquer les elements d'une tactique militaire, bien
qu'il dut en exister une, puisque nous voyons des armees tenir
longtemps la campagne et operer avec ensemble vers un but defini.
ll y a tout lieu d'admettre que sous les Merovingiens, comme sous
les premiers Garlovingiens, la tradition romaine subsistait encore.
D'ailleurs, pendant cette periodc, le systeme feodal sessayait, et n'a-
vait pas pris son developpement. Les derniers Carlovingiens n'etaient
pas en etat de resister aux troupes normandes, qui, bien que bar-
bares, possedaient une organisation militaire assez encrgique pour
prendre toujours l'offensive et eviter des desastrcs. Les premiers
renseignements sur la tactique normande nous ont etc fournis par
Robert Wace, lorsqu'il decrit la bataille d'Hastings', et par Benoit
de Sainte-Blaure.
L'armee de llarold, inferieure en nombrea celle de Guillaume, s'est
retranchee sur une serie de petites collines, au moyen de pieux et
d'epatilements. Guillaume divise ses troupes en trois corps : le pre-
mier compose des gens d'armes des comtes de Boulogne et de Pon-
thieu ; le deuxieme, de Bretons, de LllanceauxetPoitevins ; le troisieme,
des Normands commandes par le duc en personne. En tete et sur
les flancs, marchaient les archers et arbaletriers. L'action est com-
mencee par ces fantassins, qui couvrent les lignes ennemies de traits,
mais sans beaucoup de succes. La cavalerie s'avance pour forcer les
issues des redoutes; elle est repoussee, et ainsi la bataille demeure
indecise jusqu'au milieu du jour. C'est alors que les archers re-
goivcnt l'ordre de tirer en l'air de telle sorte que les projectiles
tombent. verticalement sur les Saxons; puis nouvelles attaques de
cavalerie encore repoussee jusqult un fosse ou beaucoup tombent
pele-mele. La victoire eut ete a cc moment assuree a Harold, s'il eut
pu disposer d'un plus grand nombre de troupes et prendre vivement
l'offensive. illais Guillaume rallie ses hommes, envoie de nouveau
une grosse troupe attaquer les retranchements, en leur enjoignant de
1 Robert Wacc ücrivait le Rmnan (le Rou pendant le X110 siäcle; mais il est facile de
distinguer dans son rücit les parties merveilleuses ou romanesques de celles qui lui ont
ütü fournies d'api-Sas des documents präcis.
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