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ACTIQUE
DES
ARMEES
FRANQAISES
sous aucun pretexte, elle ne devait abandonner son ordre de ba-
taille. a Notre usage, dit encore l'egjece', est de composer notre
a premier rang de soldats anciens et exerces, qu'on appelait autre-
a fois principes; nous mettons au second rang nos archers cuiras-
a ses et des soldats choisis, armes de javelots ou de piques, nommes
a autrefois lzastfzti. L'espace qulorcupe chaque soldat dans le rang",
a a droite et a gain-lie de son tzzliiiziraile, est de trois pieds
a par ronsequenl, il faut une longueur de mille pas, ou quatre
a mille neuf cent quatre-vfiiigt-flixäliiiit, pieds, pour un rang de
a mille six cent soixante-dix soldats, si l'on veut que chacun ait un
a libre usage de ses armes, sans qu'il y ait cependant trop de vide
a entre eux. Liintervalle d'un rang" a un autre est de six pieds, afin
a que le soldat IIIJlSSO, en avant-tint ou en reculant, donner aux
a traits une innfiulsion plus forte par la lilierle des mouvements.
a (les deux premiers rangs sont donc composes de soldats pesam-
a nient armes, auxquels Page et fexperieiiife inspirent la confiance:
a ils ne doivent ni fuir devant l'ennemi, ni le poursuivre, de crainte
(c de troubler l'ordre de (ronibat; mais, comme un mur inebranl
a lable, soutenir son choc, le repousser on le mettre en fuite, et
a tout cela de pied ferme. Vient ensuite un troisieme rang, forme
(t de soldats plus legerement armes, de jeunes archers, de bons
a frendeui-s, qu'on appelait anciennement färentaires. Puis le qua-
e trieme rang, compose des scutfili les plus lestes, des plus jeunes
(c archers, de soldats dresses a se servir de llepieti ou de martiobar-
fi bides (dites plommees). On les nommait autrefois : les lifigizrement
a armes. Tandis que les deux premieres lignes demeurent a leur
poste de combat, la troisieme et. la quatriemi: ligne se portent.
(4 en aivant du front de bataille, et pi'ovoqi1ent llennemi avec leurs
(c frondes et leurs fleelies et. leurs halons plombes jetes avec adresse.
ff S'ils le mettent en fuite, ils le poursuivent, soutenus par la cava-
a lerie; s'ils sont repousses, ils se replient derriere la pftlllllfäftt et.
a la seconde ligne parles intervalles..... On a forme quelquefois un
a cinquieme rang de machines propres a lancer des pierres ou des
a traits et de soldats destines a servir ces machines... l)
Les peuples subjugues par les Romains, et dont les armees com-
battirent si longtemps a cote des legions romaines, durent inevitable-
ment profiter de cette tactique en la modifiant suivant leur g-enie
propre. Vegeee ne dit-il pas encore que si, de son temps, les armees
de ltempire dedaignaient, de se retrancher, celles des Perses por-
Lib. III, cap.