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se plaeait suivant son bon plaisir. Joinville rapporte encore qifapres
la prise de Damiette, le roi etant campe non loin de ses murs avec
son armee, les gentilshommes louaient des places a toutes sortes de
marchands, et depensaient l'argent, qulil eussent du garder pour
soutenir la guerre, a festoyer outrageusement.
a Li communs peuples se prisl. aus foles femmes, dont il aviul,
a que li roys donna eongie a tout plein de ses gens, quand nous
a revenimes de prison ; et je lui demanilai pourquoi il avoit ce fait;
a et il 111e dist que il avoit trouvei de certain que au giet d'une
a pierre menue, entour son paveillon tenoient eil leur bordiaus
Il 51 eui il avoit donnei eongie, et ou tenis dou plus grand mesehiel
r; que li os eust onques eslei.
Les grands seigneurs avaient des tentes pour reposer la nuit,
mais aussi pour recevoir leurs chevaliers. Il est souvent question de
ees lieux de reunion tendus et brodees :
a Tcndez mon tref 16ans en ce jardin. n
a Les paoniers 1 font maintenant venir,
u Les fosses font tot entor 1e jardin,
a Les pex i font por les chevaus tenir.
a Le tref tendirent, aine nuns plus bel ne vit
a Quant li pan sunt (lreciä et Z1 mont mis,
a Mangier i poent de chevaliers deus mil,
a As grans fenestres fut lsorüs li gris
a Et vit le tref oü li ors reflanbit
a Et l'aigle d'or qui devant el chief sist 2. n
Ces tentes sont souvent surmontces d'aigle; de colombes d'or,
de girouettes. Mais leur forme ne se modifie guere pendant le
XIVB siecle.
La figure 6 3 presente des tentes coniques et barlongues couron-
nees de pavillons (fin du. XIVe sieclc). Elles sont faites d'et0ffe blanche
avec ornements bleus rehausses d'or; et a dater de cette epoque le
luxe des tentes alla toujours croissant.
La Ügure 7 a" montre une de ces tentes seigneuriales du milieu du
xv" siecle. lfetoffe en est rouge, brodee dlor et doublee de vert. Les
cordes qui etayent le pavillon sont bleues.
Le cliassis, oubattctnt de pavillon, etait HÜGCSSLÜTOIIIGIIL soutenu
1 Pionniers.
2 Li Romans de Garin le Loherain, publ.
3 Manuscr. de la {in du XlVe siäcle,
"f Manuscr. Biblioth. natiom, Ifrozksarl,
a Blois.
par M. P. Päris, t. I", p. 251.
frangais (1450 environ), tente
d u
comtr-