Volltext: Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque Carlovingienne à la Renaissance (T. 6)

TREF 
Les armees romaines, sous la republique et l'empire, ne portaient 
pas de tentes avec elles. Lorsqu'elles süätablissaient, dans des camps 
passagers , les legions construisaient des huttes de branchages, 
sortes de gourbis disposes suivant les reglements militaires, et le 
pretoire seul contenait des baraques ferniecs avec des etofles, ayant 
tous les caracteres de pavillons plus ou moins richement decores, 
reserxfes aux chefs militaires, aux ceremonies religieuses, eta ce que 
nous appellerions aujourd'hui l'intendance. c((1'est, dit Vegcce  
(l pres de la porte pretorienne que nos premieres centuries, ou co- 
a hortes, dressent leurs pavillons et plantent les dragons et autres 
a enseignes. l) Plus tard, cfest-a-clire lorsque l'empire romain. a son 
difielin, avait pris beaucoup des usages admis chez les Orientaux, 
les legions avaient parfois leurs tentes, au moins pour les officiers, 
ainsi que l'indique cet autre passage de Vegeccil :  Des que les de- 
a fenses exterieures du camp sont aehevees, on commencepar piquer 
a les enseignes aux endroits qu'elles doivent occuper, aün de les 
a mettre en sürete, comme tout ce qu'il y a de plus respectable pour 
a le soldat. Sitot apres on dispose le pretoire, et l'on prepare les 
a locaux destines aux principaux officiers, ensuite les tentes des 
a tribuns, auxquels les soldats, commandes de chaque chambree, 
a portent l'eau, le bois, le fourrage. Puis, suivant le rang occupe par 
a chaque legion et les auxiliaires, infanterie et cavalerie, on tend 
a les pavillons.  
Les bas-reliefs de la colonne Trajane montrent quelques-uns de 
ces pretoires avec leurs pavillons, lesquels sont couverts de planches 
et entoures d'etolfes (fig. il). Les armees romaines, au temps de leur 
splendeur, evitaient autant que possible les impedimenta. La legion 
romaine trainait cinquante-cinq carrobaltstzvi, une par cenlurie, plus 
dix onagres, une par cohorte. Chacune de ces machines, posecs sur 
roues, etait trainec par deux boeufs. De plus la legion avait un (iquipage 
de pont, compose de canots creuses dans des troncs d'arbres, des chai- 
nes pour relier ces bateaux et une bonne provision de cordes et de 
madriers. Elle ne se separait pas des outils indispensables a Petablis- 
sement des camps, a l'attaque et a la defense des places, tels que 
crocs de fer, faux fixe-es a de longs manches, boyaux, pieux, boches, 
pelles, pioches, hottes et paniers, doloires, haches, cognees et scies 
propres a travailler le bois. Des ouvriers etaient attaches a la legiou 
1 Lib. I, cap. xxur. 
2 Lib. III, cap, vm. 
3 Dlachine ä lancer de 
ong-s 
dilrds.
	        
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