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TRÄ.
POUDRE
Sous Charles V, s'il est question de bombardes, de canons,
il n'est fait mention nulle part. de traits a poudre,
d'armes a feu de Inain. Ce n'est que vers le milieu du xvt siecle
que l'emploi de ces engins portatifs parait zidopte dans les armees
en campagne, encore n'est-ce que rarement. et en nombre tout a fait
insignifiant, tandis que la grosse artillerie l'ait des progres rapides
et iizommenci-e a jouer un role important, surtout. dans l'attaque et
la diffsfense des places. Or toutes les actions principales de la lin de
la guerre de cent ans se passent en fsieges. Les batailles enrasr:
campagne ne sont. guere que des combats.
ljartillerie etait dans les meilleures conditions pour se perfec-
tionner. La. chevalerie frangaise etait epuisee; les troupes des com-
munes n'i'-taient pas assez aguerries encore pour tenir les champs
et constituer des armecs, mais derriere leurs murailles elles tenaient
bon et. ])Cl'll3t7tlOIll1tll6Ht de jour en jour les engins a feu.
Quand les progres des ilnglais furentarretes devant Orleans, les
reles changerent. Les Anglais ne pouvaient guere tenir la campagne
et garder toutes les villes en leur pouvoir. lls n'etaient pas assez
nombreux et ifosaient assez compter sur leurs allies pour obtenir
redouble resultat. Du moment qu'ils etaient atrretes dans leurs
mouvements offensifs , nec-essairement ils devaient etre reduits a la
defensive. C'est ce qui zirriva et c'est ce qui arrive, en pareil cas, a
toute armee COHqUeFüHlC. L'artillerie, aux mains de la population,
donnait aux troupes des communes une valeur qu'elles n'avaient. pu
avoirjusque-la. Les bourgeois, les artisans, qui deja fondaient des
canons de bronze en 4h25, et qui savaient fabriquer de la poudre
LISSCZ bonne pour obtenir des portees de 500 metres, ne SÜJFFÜ-
terent pas dans cette voie; ils voulurent avoir des engins ma-
niables, des traits a poudre remplagant. Farbalele et produisant, sur
les troupes un effet moral bien autrement puissant. C'est donc a
dater du moment ou le peuple prend une part tlCllVO a la guerre et
eoinmence a la faire pour son compte, que l'emploi des armes a feu
devait acquerir une certaine valeur. Hais les progres furent neees-
sairement tres-lents; il fallait vaincre les prejugfes, et plus que cela,
les (lefiances de la chevalerie, combattre les privileges des arba-
la routine des hommes de guerre, pour faire prevaloir ces
nouvelles armes dejet. Un sieclc tout entier fut employe a ce labeur.
Un est. trop porte a croire que, dans l'art de tuer ses semblables, il
suffit qu'une decouverte mette entre les mains d'une nation des
moyens de destruction plus prompts et decisifs pour qu'ils soient
aussitot. employwts. Les iifhoses ne se passent pas ainsi; car il faut