TRAIT A POUDRE
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a elle doit etre completeuient remplie de la composition ci-dessus
a tres-bicn foulee. L'enveloppe, pour imiter le tonnerre, doit au
a contraire etre courte et grosse, a demi remplie de ladite compo-
c sition et entouree de fil de fer lres-fort,
a Il est neeessaire de pratirp1ei' a chaque tunique un petit trou
a pour y placer une amorce. D
Bien que la date des ecrits de illarclius Grzecus ne soit pas exac-
tement fixe-e, elle ne saurait etrc posterieure au XIIIÜ siecle. On con-
naissait donc, des Pepoque romaine et les premiers siecles du moyen
fige, la fusee et ses proprio-tes de locomotion. Le dosage de la ma-
tiere fusante ou detonante, suivant. qu'elle est comprimee ou aeree,
est a tres-peu pres le dosage de la poudre a canon. Il restait a trou-
ver les proeedes de granulation, qui devaient donner il cette compo-
sition un effet dynamique regulier.
Attribuer l'invention de la poudre a Roger Bacon, a iälbert le
Grand, au moine Berthold Schwartz, c'est entrer dans le domaine
des legendes. Le pulvtfrin etait trouve et employe bien avant ces trois
personnages.
M. le general Susane parait avoir tres-exactement apprif-cie le
point de depart des armes a feu, dans ce passage que nous ne pou-
vons mieux taire que de citer en entiert :
a L'idee de tirer parti des fusees, en s'en servant a la main ou au
a bout d'une pique pour brüler l'ennemi, conduisait certainement
a a un mode d'emploi plus avantageux que le vol; ce moyen etait
a meme bien approprie a la tactique des armees de terre et de mer,
qui se battaient de tres-pres, a la distance d'un trait de ileche,
a d'abord, et enfin a la longueur de Vepee. Par ce procede, on evi-
a tait les dillicultes alors insurmontables, restiltant des actions de
a la pesanteur et du vent sur des fusees peu energiques, et les in-
e convenients de Pirregularite du vol de celles-ci. Le tube demeu-
a rant immobile pendant la combustion, il devenait possible de
a charger la composition dans des enveloppes lourdes, resistantes,
(4 et de grandes dimensions, et de produire ainsi des jets de llamme
a [l'es-intenses et d'autant plus redoutables, qu'on pouvait les diri-
a ger avolonte, et jusqifa trente pas, comme les pompitfrs dirigent
a leurs lances a eau.
Des commentateurs ti'es-liabilcs, mais peu au fait des artiiiccs
a de l'en, ont epuise leur sagacite sur certains passages de la Tactique
a de l'empereur Leon, des ecrils de Constantin Poipliyriwgeiiete el
fle lQu-Iillcric,
Histoire