ARMURE
ment de guerre fut tres-frequemment, adopte. Il preservait mieux des
coups de pointe que ne pouvait le faire la cotte de mailles, et fatiguait
moins le cavalier en s'adaptant mieux au corps. Beaucoup de vignettes
de manuscrits de cette epoque representent des hommes d'armes
dont l'armure est exprimee par le travail qu'indique la figure 14. Des
monuments sculptes montrent egalement des cottes a armer dont les
rangs d'anneaux serres sont separes par un filet saillantl. Ce tilet est
souvent peint en vert, en pourpre, en rouge, tandis que les rangs
d'anneaux sont ou dores, ou colores en gris. On peut en conclure que
ces filets figurent une etofte. A l'article BROIGNE nous expliquons en
detail ce genre de travail.
Avant de suivre les transformations de Fequipement, ou, comme
on disait alors, du garnement de l'homme d'armes franeais, on ne
saurait passer sous silence certaines particularites remarquables de
l'armement des chevaliers des provinces voisines du Rhin vers la lin
du xn' siecle, et qui expliquent quelques-unes des modifications appor-
tees alors a l'habillement militaire de la Champagne. Le vetement de
mailles parait avoir etc adopte sur les bords du Rhin d'une maniere
complete avant d'etre admis deünitivement en France. Le beau
manuscrit de Herrade de Landsbergi fournissait sur cet habille-
ment des documents precieux; il montrait des chevaliers entierement
couverts de mailles sans apparence de gambison ou de tunique d'etoffe
sous-jacente. Le haubert ne se termine pas par une jupe fendue, mais
en maniere de braies, a peu pres comme Petait la cotte a armer nor-
mande.
Sous le capuchon qui tient au haubert (iig. 15), est posee une
eerveliere de mailles doublee de peau ou de double toile (voy. en A).
Le heaume est de deux sortes : l'un (voy. en B) est conique, lege-
rement bombe, avec pointe reeourbee sur le devant et nasal iixe;
l'autre (voy. en C), hemispherique, tres-haut, avec ventaille qui laisse
seulement les yeux a decouvert. Le haubert est termine en maniere
de calegon ample; les jambes sont couvertes de mailles sur le devant,
lacees sur le mollet. La maille ne couvre que la moitie de la main,
Aeomme des mitaines, le reste est une garniture de peau. Le eein-
turon, soit de euir souple ou (Vetoffe, n'est pas serre par une
boucle, mais au moyen d'un ouil a travers lequel passe l'autre extre-
mite. Uepee est tres-large au talon. L'eau est triangulaire, arrondi
aux deux angles superietirs et pris dans un cylindre; il est toujours
1 Voyez, entre autres, l'effigie d'un chevalier de la famille de Sulney,
l'ouvrage de M. J. Hewit : Ancient Armour and Weaponsin Europa, t.
2 Bihlioth. de Strasbourg, ln-ülee en 1870 par Farnlee prussienne,
reproduite dans
1, p. 261.