Volltext: Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque Carlovingienne à la Renaissance (T. 5)

ARMURE 
ceinture et laissaient aux mouvements toute leur liberte ; leur poids, 
combine avec le trot du chevaLdevait fatiguer beaucoup les epailles, 
aussi essaya-t-on de remedier a cet inconvenient. Vers la fin du 
1x" siecle, on voit apparaitre la cotte treillissee, (fest-il-dire composec, 
comme la precedente, d'un vetement de toiles doublees et rembour- 
rees ou de peau, et arme de bandes de cuir en facon de treillis, avec 
rivets a larges tetes a chaque jonction des bandes et dans leurs inter- 
valles. Cette armure etait moins lourde que la precedente, etait plus 
souple, et permettait la ceinture, qui empechait tout le poids de la 
cotte de fatiguer les epaules. Voici (Iig. 3) un exemple de ce genre 
d'armure f. Le detail A montre comment etait compose le treillis 
de bandes de cuir avec rivets de fer ou de bronze. Sous la cotte 
d'armes est une premiere tunique longue, dkitoffe, descendant aux 
genoux; cette tunique est a manches justes; puis est posee une 
seconde tunique ne descendant guere plus bas que la cotte et a 
manches courtes. Les jambes ne sont pas armees, mais couvertes de 
chausses justes. Aux souliers sont attaches des eperons. La cotte se 
reunit au casque par un couvre-nuque. Pour faciliter le passage 
de la tete, un vantail carre, pose sur la poitrine, s'ouvre d'un cote 
comme une porte, et se rattache par des agrafes. On trouve la meme 
disposition adoptee pour les cottes d'armes normandes. Celles- 
ci sont parfaitement indiquees dans la tapisserie de Bayeux et dans 
un assez grand nombre de monuments datant de la lin du x10 siecle. 
Ce qui donne aux representations de la tapisserie de Bayeux un inte- 
ret particulier, c'est que les cottes d'armes sont Iigurees non-seule- 
ment sur le corps des personnages, mais portees sur des batons au 
moment de l'embarquement de Guillaume. Aussi voit-on exactement 
la maniere dont elles etaient faites. Elles formaient un seul vetement 
couvrant tout le corps, les deux bras jusqu'au-dessous du coude, et 
les deux cuisses jusqu'au-dessous des genoux. Pour revetir cette cotte, 
un large plastron carre s'ouvrait sur la poitrine, permettait d'en- 
fourcher les jambes, une manche, puis l'autre, apres quoi on bou- 
tonnait ce plastron ; un camail etait attache au large collet par 
derriere; sa partie anterieure etait prise sous le plastron quand on 
le fermait sur la poitrine. Dans la tapisserie de Bayeux, ces cottes 
sont parfois treillissees ou paraissent revetues de plaques de metal; le 
plus souvent elles sont entierement couvertes d'anneaux de metal, 
figures par de petits cercles. On pourrait, vu le dessin grossierde cette 
broderie, supposer que ces anneaux representent des mailles, mais 
Dlanuscr, Biblioth 
,nation., fonds Saint-Gcrnuain, latin.
	        
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