GUISARME
494
(le ne fut qu'il. la fin de ce siecle que la guisarme semble adopter la
forme particuliere que presente 1a ligure 1 l.
Le tranchant est du cote de la concavite; la section de la pointe C
rl'estoc est quadrangulaire. En B, est ilonnee, moitie (Fexecution, la
section du tranchant; et en A, la douille evidee d'un cote pour laisser
passer les pointes des clous, afin de les rabattre.
Cette guisarme des XIVÜ et xve siecles est une arme de pieton,
et en effet les cavaliers ne pouvaient faire usage de ce fer a long
manche, qui servait surtout a couper les jarrets des chevaux. a
passer entre les plates des armures, a faucher et piquer dans les esca-
drons.
La pertuisane ressemblerait plutot a la guisarme primitive faite en
maniere (l'a-pieu (voy. PERTUISANE).
On se servait, meme au X1115 siecle, de la guisarme comme du cou-
teau de broche, ifest-a-dire pour monter a l'assaut :
Mil furent et chascuns Lot fcrarnlüs
Et tenaient guisarmes eL grans max enhansws,
Haches et gmns plomdes et marteaus achcnis,
Dars molus et tranchans et flaiax acoplüs 2. n
Le roi des rihauds, qui, au siügc
hommes, mime ses gens il l'assaut
ix mille
de Jürusalem, commande di
Es vos le roi Taphur parmi .1. sahlonal,
A .X. mile rihax; chascxlns tint hoc ou pal,
Ou gisarmc, ou picois, d'achier poitevinal;
Portant max et fluiaus, laudefiles et näaint gal 3.
On donnait le nom de gise il l'aiguillon qui servait il piquer les
boeufs.
Dans un memoire adresse par le bailli de Mantes au roi
Charles VIIi, on lit ce passage; a Il lui semble que ceulx qui por-
u teroient voulges les devraient avoir moicnnement longs, et qu'ils
a eussent un peu de ventre (les vouges), et aussi qu'ils fussent tran-
a chans, et bon estoc, et que les dits guisarmiers aient salades fl
a visieres, gantclcts et grans dagues sans cspeez. n Ainsi pouvait-on
g 1.83
l'aiguillon
qui
servait
piquer
les
1 (lollect. de M. W. H. Riggs.
2 La Conquäze de Jdrusalem, chant
(xmO siäcle).
3 Ibid., chant Il, vers 1736 et suiv.
4 Voy. du (lange, Gloss., GISAUMA.
lll, vers
2093
suiv
M. Hi