EPEE
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Chevalz et chevaliers ensemble;
Mes tost rcfurent, ce me semble,
Li chevalier en piez sailli;
Et si se sont entrasailli
a As espäes tout de rechief;
a Chascuns ot bien covert le chicf;
u Si sfentrevienent au devauti. n
u En piez revienent;
u Les escuz qui mult leur avienent
1- Metent avant; espdes traites
a S'entrevo11t et gieteut retraites
Sourmoutäes et entrcdcus,
u Que nuls ne peüst cutfcx deus
a Vcoir fors les espdes nues
u Qui vont et vienent; esmolnes
u Sont les espäes et trenchans,
w Et il fierenl: uns cox si grans
u Que trcstouz as premerains cox
a Fonl: des hyaumes voler les clox,
u Si qu'il dcscercleut et preqoient;
a Les llauberes que par forz tenaient
n Ne valent rien, tot sont dcsront 2. v
Du jour ou les armures furent plus solides et composees en partie
de plates, il fallut donner aux epees plus de poids, a la lame plus de
force, et escrimer d'estoc plutot que de taille; de la ces cpees a sec-
tion quadrangulaire et a pointe "tries-solide. Meme en escrimant de
taille, ces epees, veritahles barres de fer, faussaient les heaumes, les
ailettes ou spallieres.
La ligure 133 montre deux chevaliers combattant a pied avec ces
epees courtes, a poignees assez longues pour etre saisies des cieux
mains; l'un assene un coup de taille a son adversaire, qui repond par
un coup (Festoe.
Dans les combats singuliers, on tichait des epees en terre ou des
guisarmes et vouges, pour determiner le champ dans lequel les hommes
d'armes devaient combattre. Ils ne (levaient pas franchir ces limites,
sous peine de deshonnetir.
Dans le Roman de Hugues Capet, qui date du xiv" siecle, il est sou-
vent question (le ces epees a deux mains :
A Champiugnois fery sur le heaulme rdon
D'un espüc ä JI. mains, s'avoiL le taillant boni.
i Mdraugis rie Porlesgzeez, par Rnoul de Hourdenc, publ. par M.
2 Ib1'd., p. 191.
3 hlanuscr. Biblioth. uatiom, Tristmz et Yseult (xlve siäcle).
4 Vers 682 et suiv,
Miohelant, p.
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