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se servait comme d'un epieu  On observera que sur la tapisserie de 
Bayeux, les guerriers, soit a pied, soit a cheval, portent de ces longs 
javelots propres a etre lances, et que ces hommes d'armes ne les 
tiennent point ainsi qu'on fit plus tard de la lance (glaive). Dans l'opi- 
sode de la campagne entreprise par Guillaume et Harold en Bretagne, 
au-dessus duquel est brodee la legende suivante : Hic mtlites Wil- 
lelnti ducis pugnant contra Dintmtes, on voit en effet des hommes a 
pied et a cheval langant des traits. Quelques-unes de ces armes sont 
indiquees pendant leur course (fig. l), d'autres iichees dans les ecus. 
ll en est de meme sur la broderie qui represente la bataille d'Has- 
tings, et l'on ne saurait confondre ce dard avec les lleches, celles-ci 
etant beaucoup plus courtes et empennees, tandis que le dard saxon 
etnormand ne l'est point. La lance normande est d'ailleurs decoree 
d'une flamme. Celle-ci, bien entendu, n'etait point jetee comme le 
dard. Les fers du dard normand sont de deux sortes, les uns sont en 
feuille de sauge et les autres a deux barbes (fig. 2). 
Il n'est plus fait mention, a dater du milieu du xue siecle, de ce 
javelot, et le nom de dard est donne a une sorte de vouge a court 
manche, avec un fer tranchant des deux parts et tres-efiile. C'est 
alors une sorte depieu : 
Un heraut qui tenoit .1. dart 
En sa main, Illllll. tranchant där-icrä. 
Ce dard etait une arme de pieton ; on s'en servait pour monter fl 
l'assaut ou charger il pied de träs-präs, comme on se sert aujonriPhui 
de la baionnetle. 
DOSSIERE, s. f. Partie de l'armure de plates qui protegeail; le dos 
et qui, reunie au plastron et a la pansiere, composait l'habillement 
qu'on rlesigne aujourd'hui par le mot cuirasse. On portait cependant 
des dossieres sans plastrons, comme (les plastrons et pansieres sans 
dossieres, avant Fepoque ou l'armure de plates fut completee. 
Le moyen fige n'adopte une nouvelle piece (l'armure quautant 
que Futilite s'en fait sentir, et l'on ne voit point alors, comme aujour- 
d'hui chez les nations de l'Europe occidentale, des genres de vote- 
mcnts de guerre absolument differents les uns des autres, sans qu'il 
y ait ä cette variete une raison (Futilite ou de convenance. Il suflit, 
Voyez les peintures de la salle du Jugement, 
Illdraugis de Pvrilesguez {xme sibclc), publ. 
Alhumhra. 
par M. ülivhclaut, P4