BRIGANFINE
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a-dire que, par-dessus la brigantine, on laeait la pansierc et la bra-
conniere. Mais cl-tait la un harnais d'homme d'armes (Hg. 5 l).
Ce gentilhomme est 1e sire de Quadudal, Breton 2. ll est richement
arme d'une brigantine grise avec pansiere et hraconniere sans tas-
settes, mais avec jupon de mailles. Sur le colletin de la baviere est
un collier de grains d'or. Il est coiffe d'une salade. Les arriere-bras
sont garantis par de la maille avec spallieres et rondelles d'acier. Les
avant-bras sont armes de canons avec cuhitieres. Les jambes sont
completement armees.
La seconde brigantine du musee (l'artillerie de Paris, qui date de
1470 environ, montre des rivets tres-rapproches et disposes longitudi-
nalement (fig. 6).
En A, la moitie de la partie de devant de la brigantine est montree
a Tinterieur. On voit ainsi parfaitement la structure des lames
d'acier tres-ingenieusement disposces aux entournures; les rivets
sont de laiton. Ces rivets reunissent ces lames d'acier a une pre-
miere enveloppe externe de toile, recouverte d'une seconde enve-
loppe de velours de soie (voyez la coupe B). Nulle (lOllhlllPC a l'in-
terieur. Ce vetement se posait sur un gamhison de peau ou de
toile. En C, les rivets sont montres grandeur (Vexecution, avec leur
espacement,
Les plus nobles personnages ne dedaignaient point, pendant le
xv" siecle, de porter la brigantine. Dans sa Chronique, Lefevre de
Saint-Remi dit qu'au mois dkioüt a le roy ouy messe a Grespy, puis
a monta a cheval, arme d'une llflgallfllllt? et se tira aux champs, la
a ou il trouva une belle compaignye et grande quy l'attendait 1)
(pour combattre les Anglais dans la plaine, en face de Mont-
Espilloy).
Les arbaletriers genois qui etaient au service du roi de France
pendant le XIVÜ siecle etaient vetus de brigantines. Plus tard, les
archers a pied et a cheval les endosserent aussi. A la fin du xve siecle,
on se servait beaucoup, dans l'infanterie frangaise, de la hrigantine
italienne qui etait legere, sans manches, posee par-dessus un jacque
de mailles, et que l'on pouvait allonger au besoin par devant, au
moyen d'une sorte de tablier attache par des aiguillettes. La figure 7
presente un de ces fantassins habille a l'italienne 3. Il est vetu d'une
1 Manuscr. Biblinth. nation., Froissurt (1440 environ).
f Il fait prisonnier le comke de Blois. On dbit observer que ces vütements ne sont pas
ceux de Pepoque des faits relates par le chroniqueur, mais bien ceux du temps ou le
manuscrit a me copie (1440 environ).
3 Accademia de Venise, tableau de Carpaceio, no 5544 du Catalogue.