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BAUDRIER
soires du harnais, les coutures sont evitees autant que possible ; les
attaches sont obtenues par la disposition plus ou moins ingenieuse
des lanieres de cuir. Il n'est pas besoin d'etre fort expert en ces
matieres, pour savoir que les coutures, pour des objets soumis a
tant de fatigues, sont bientot hors de service. Il etait donc prudent
de s'en passer. Dans ces exemples, le baudrier est solidaire de la
ceinture. On ne pouvait se debarrasser de lepee sans oter tout l'ap-
pareil. Vers la nieme epoque (1320 environ), on lit des baudriers
independants de la ceinture, et les epees furent suspendues par des
anneaux de metal (lig. 91). Ce baudrier est fixe a volonte a la cein-
ture au moyen des deux crochets de metal A, dont la face externe,
rivee au cuir, est tracee en B et le profil en G. Aux deux extremites
du baudrier sont Iixes par des rivets les ferrets de metal D munis
d'une bielle d. Au fourreau de cuir, deux frettes E de metal sont ega-
lement pourvues de bielles. Des anneaux reunissent les bielles des
ferrets avec celles des frettes. La disposition des frettes donne arepee
l'inclinaison convenable en raison de son poids. Ces ceintures et bau-
driers de cuir etaient richement peints et dores, et souvent revetus
de soie aussi bien en dessus que comme doublure.
Il y avait encore, vers la meme epoque, une autre maniere de
suspendre les epees au baudrier (lig. 10). La partie de cuir a laquelle
le fourreau devait etre iixe etait eoupee ainsi que l'indique le trace
developpe. La laniere B etait repliee en dessous en C, de telle sorte
qu'elle entourat le fourreau et que le bout B vint en b. La longue
laniere I) entourait de meme Textremite du fourreau, mais en se
repliant en sens inverse, et, faisant deux ou trois tours en spirale des-
cendante, son extremite servait a coudre le bout b au corps du
baudrier, ainsi que le montre la figure en O. Uepee, etant ainsi tiree
en sens inverse, mais ayant une laniere de reunion des deux attaches
en E, prenait naturellement son centre de gravite, et s'inclinait plus
ou moins suivant les mouvements de l'homme d'armes.
Dans ce systeme d'attache, pas trace de Iil; le cuir seul est employe
avec adresse. Cependant, vers le milieu du XlVe siecle, l'ancienne
cotte d'armes ample etant remplacee par des cottes plastronnees
justes au corps, ces sortes de baudriers ne pouvaient plus convenir. On
les supprima meme totalement, pour attacher Pepee par une courte
chainette ou une bielle a la ceinture 2 militaire noble ; mode qui
1 Statues tombales, et, entre autres,
(1323), abbaye de Wcstminstcr.
2 Voyez CEINTURE MILITAIRE.
celle düymer
Valence, comte
de Pembroke