BANNIEHE
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a Pucelle print son estandart ouquel estoit empainture Dieu en sa
a majeste, et de Faustre ceste l'image de Nostre-Dame 1. (r Et y
a estoit la ditte Jehanne la Pucelle, laquelle tenoist son estandart en
a sa main (au sacre du roi) 2. D Il est dit, dans le Petit TITlfiCtiÜPdP
maniere de croniqites, sur le siege il'0rleans, que detait le roi
Charles VII qui. avait fait faire Petendard remis it la Pucelle. a Et
a voulut et ordonna qu'elle eust un estandart, auquel par le vouloir
a d'elle on feist peindre et mectre pour devise : JllESUS MARIA, et une
a mageste 3.
Il paraitrait que Jeanne Darc changeait parfois detendartl, suivant
les circonstances, car plus loin, dans la meme chronique, il est dit
qu'elle entra a Orleans armee de toutes pieces, montee sur un cheval
blanc : a Et faisoit porter devant elle son estandart, qui estoit pareil-
u lement blanc, ouquel aveit deux anges tenans chacun une lleur de
a liz en leur main; et au panon estoit paincte comme une Annonciation
a (c'est l'image de Nostre-Dame ayant devant elle ung ange luy pre-
a sentant un liz t). Cet etendard de Jeanne la Pucelle etait a queue,
car, a l'assaut du boulevard des 'l'ournelles, elle dit a un gentilhomme
etant pres d'elle: e Donnez-vous garde, quant la queue de mon
u estanclart sera ou touchera contre le beulevert. Lequel luy dist ung
a peu aprez z Jeanne, la queue y touche! Et lors elle luy respondit:
a Tout est vostre, et y entrez n
Dans le Journal de Paris, attribue faussement a un bourgeois,
mais redige par un membre de l'Universite fort hostile a Jeanne
Darc, on lit que la Pucelle portait un etendard ou etait ecrit seule-
ment le nom de Jiisus. Enlin le chroniqueur allemand Eberhard de
Windecken, tresorier de l'empereur Sigismond, et qui recueillit des
documents sur la Pucelle, s'exprime ainsi au sujet de son etendard :
a La jeune tille marchait avec une banniere qui etait faite de soie
a blanche, et sur laquelle etait peint Notre-Seigneur Dieu, assis sur
a l'arc-en-ciel, montrant ses plaies, et ayant de chaque cote un ange
a qui tenait un lis a la main G. l)
La banniere servait aussi, en France du moins, de protection des
1 Tänwign. des chroniqueurs et hist.
par J. Quicherat, t. IV, p. 12.
2 lbzrL, p. T1.
3 16:11., p. 129.
4 Ibid., p. 152.
11:14.. p. m.
6 IbzrL, p. 490.
sfäcle : Procäs de Jeamze Darc, puhl.
du xvff