ARMU
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a Item, les aucuns portent differance en harnois de braz, de
teste et de jambes; premierement la dilferance des harnoys de
teste, c'est assavoir de bicoques et de chappaulx de Monmuhan.
Et premierement, les biquoques sont de faczon {L que sur la
teste, en telle forme et maniere comme ancienement les bacinez
51 camail souloient astre, et d'autre part vers les aureilles viennent
joindre aval, en telle forme et faczon comme souloient faire les
Derniers l.
a Item, et les chappaulx de Montaubani sont rons en teste a une
u creste au millcu qui vait tout du long, de la hauteur de deux doiz,
fi et tout autour y a ung avautal (bord en saillie) de quatre ou cinq
a doiz de large en forme ou maniere d'un chapeau. n
L'auteur rlecrit ensuite la salade, les avant-bras avec les garde-
bras; mais il fait une distinction entre le garde-bras du bras droit
et celui du bras gauche; le premier devant avoir des gardes plus
grandes, parce qu'il n'est pas defenilu par Pecu et doit parer le
coup de lance. Il admet deux armures des bras, celle dont les trois
pieces tiennent ensemble, dest-a-dire l'avant-bras, le garde-bras
et Farriere-bras, qu'il appelle de Milan, et celle qui se compose de
trois pieces ilistinctes reunies seulement par des aiguillettes (voy. A1-
GUILLETTE).
Pour les harnais des jambes, le manuscrit en decrit egalement de
deux sortes : le harnais de Milan qui a est clos davant et derriere par
a le bas, ainsi que on le fait a Millan, et a grandes gardes au genouil,
a et ung pou de mailles sur le cou du pie; et l'autre faczon du har-
a noys de jambes est tout jaareil a l'autre cy dessus declaire, sinon
a entant que par la jambe bas s'en fault trois doiz que ne soit cloz, et
a ont les gardes plus petites en droitle genouil.
Cela n'est pas parfaitement exact, au moins quant a la deuxieme
manicre d'armer les jambes.
Les greves franeaises sont de deux pieces, la grove proprement dite
et la molletiere, reunies par des charniercs, des boutons et des
oeillets lateralcment ; mais la grcve recouvre les chevilles et descend
l Les biquoques sont evidemment des armets qui se divisaient au droit des oreilles en
deux coques (voy. Aumm). Quant au mot bernfer, nous n'en trouvons pas la signification
dans le cas prcsent. Les bemiers sont des valets de chiens de chasse. On leur donnait
ce nom pendant les XIII', x1v0 et xve siecles. Applique aux armures de Lcte, nous n'avons
trouve ce mot nulle part dans les anciens textes. Ainsi, notre auteur entend qu'il y avait
deux sortes dliabillements de lüle, la salade et la bicoque; et en effet, sur les miniu-
turcs, ä dater du milieu du xv" siccle, on ne voit gucre que ces deux sortes de (zasques,
avec le chapeau de lilontauhan.
2 Voyez ÜHAPEL m: FER.