Volltext: Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque Carlovingienne à la Renaissance (T. 5)

AIÜIURI 
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l'abbaye de Saint-Denis, 011 elles Ifestärent appcndues jusqu'au pillage 
(le Pbglisc qui eut lieu peu aprbs. Pendant son procüs : a Intcrrogüe 
a quclz armes elle offry il Saint Denis, respond que ung blanc harnas 
a entier fa. ung homme d'armes, avec une espfie ; et le guigna (levant. 
u Paris.  
a Interrogee ä quelle fin elle les otlry, respond que ce fut par 
cr devocion, ainsi qu'il est accoustume par les gens d'armes, quant ils 
a sont hlecies; et pour ce qu'elle avoit este lalecee devant Paris, les 
a olTrit a Saint Denis, pour ce que c'est le cry de France. 
a Interrogee ce destoit pour ce que on les armast (sic), respend 
a que noni. n 
Il est difficile d'expliquer le sens de ce dernier passage; mais la 
version latine qui dit : a Interrogata utrum Izoc fecertt ut arma ipsa 
a adorentur v, retablit le sens. 
Il ressort de ce texte que les armes suspendues a Saint-Denis, en 
maniere d'ex-veto, Ifetaient pas les armes que Jeanne Darc portait 
habituellement, mais un harnais blanc qu'elle avait gagne a l'attaque 
des barrieres de Paris. 
La persistance avec laquelle la Pucelle gardait l'habit d'homme, le 
sens religieux qu'elle semblait y attacher, ne portant rien qui put 
rappeler son sexe, permettent de supposer que son harnais etait 
exactement semblable a celui des hommes d'armes. 
Le plastron bombe de Fepoque, la disposition des tassettes, cou- 
vrant les hanches, convenaient (l'ailleurs aussi bien a la conformation 
feminine qu'a la taille de l'homme. 
Dans le journal du siegt: ifürleans, il est dit qu'a l'attaque du bou- 
levard des Tournelles du pont, ou elle fut hlessee a Fepaule d'un 
carreau (Parbalele, elle netait velue que d'un jazerant, dest-it-tlire 
d'un camail de mailles. (Tetait pour ce temps une armure insuffisante, 
mais bien il'autres que la Pucelle en portaient encore. 
Cependant Jeanne Darc ne fut pas la seule femme qui se soit 
armee en guerre dans ces temps de luttes incessantes. Suivant 
sa propre tleclaration, si Jeanne avait pris l'habit d'homme, c'est 
qu'elle voulait eloigner de la pensee de ses compagnons d'armes 
toute iflee qui put etre une olfense pour elle. Des scrupules de cette 
nature ne preoccuperent pas, peut-etre, les cfuelques femmes qui 
prirent le harnais de guerre, et, en chevauchant, elles pretendaient 
conserver les privileges attaches a leur sexe. Avec l'armure, celles- 
ci conservaient donc la longue jupe tfetoffe. Un manuscrit (le la 
Procäs de condamnation de Jermne 
Jules 
Quirhcrat,
	        
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