HUITIEME
PARTIE
ARMES
DE
GUERRE
OFF ENSIVES
ET
DEFENSIVES
S'il est un sujet attachant dans la vie des nations, c'est l'histoire
des luttes engagees, soit pour se constituer, soit pour defendre leur
independance. Il semble qu'une civilisation ne peut se fonder que
sur des monceaux de cadavres, se soutenir qu'au prix du sang
verse.
Plus les races sont d'une noble origine, plus ces convulsions se
presentent terribles, et les peuples qui n'ont pas su faire la guerre ou
qui ont cesse de s'y montrer superieurs, demeurent moralement, aussi
bien que materiellement, dans un etat dinferiorite i1'1"eme(liable....
K Heureux, dit-on, les peuples qui n'ont pas Ll'histoire! n Il ne leur
manque qu'une chose, c'est d'etre des nations.
Nous n'avons jamais cru a la paix perpetuclle; moins que jamais
nous y croyons, moins que jamais nous la souhaitons a Fhumanite,
car nous sommes de ceux qui considerent la guerre comme le seul
clament conservateur de Penergie morale qui fait la force et la cohe-
sion des nations. Le sang et les larmes qu'elle fait couler font fleurir
les vertus viriles neeessaires au developpement des civilisations;
c'est arrosees par ces larmes et ce sang que les jeunes genera-
tions selevent robustes et tout imprf-gnees de ces saintes haines
dont Peclosion, a l'heure favorable, place les nationalites au premier
rang.
Est-ce avec l'histoire des luttes pacifiques, comme on disait hier,
(lue nous elevons nos enfants? Nous leur faisons lire Flliade, FEmfifIe,
l'histoire romaine. Nous plagons sous leurs yeux les lamentables nar-
rations des eonquetes des Alexandre, des Cesar, des Charlemagne, et
a travers ces tableaux, le role laisse aux vaincus, aux opprimes, est
cruellement efface.
Supposons que le souvenir de ces guerres, injustes dix-neuf fois
Sur vingt, soit oublie dans deux mille ans, et qu'on n'ait plus a faire
lire a la jeunesse d'alors que les proces-verbaux des quatre cents