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certaines occasions solennelles a plusieurs personnes, ou les faisait
faire de pareilles facon et etoflc, ce qui indiquait la magniiicence
du seigneair et le respect de ceux qui avaient regu le don.
C'est ainsi qu'a l'occasion de la rcctijntiotl que le roi Charles V lit
Charles IV1, les princes et seigneurs de la cour durent. se rendre
aux frontieres pour faire cortege au noble visiteur jusque Paris.
u Tost apres, vindrent, de par le Roy. ses freres les ducs de Berry
s et de Bourgongne, le conte de Harecourt, Farcevesfjuc de Sens et
M Feveque de Laon a grant compaignie de gentils-hommes et gens
ff donneur, vestus de livrees des seigneurs; les chevaliers de ve-
u loux. les escuyers de (lrap de soye. et bien furent cinq cents che-
r: vaulx2. l) Et plus loin... a 3e parti de Saint-Denis (l'empereur)
i: et vint en littiere jusques a la Chapelle, car grief luy estoit le che-
(f vauchier. Au devant lui alerent le prevost de Paris et celluy des
s marchans, les eschevins, les bourgois, tous vestus de livrce, en
(f bel arroy et bien montez, jusques environs, que d'eulx que des
w officiers du Roy, quatre mille chcvaulx a
Les livrees consistaient alors en un hoqueton, habituellement aux
armes du personnage qui le donnait, ou avec une manche a ses
armes.
ll ne faut pas confondre la livree avec le vetemcnt que l'on don-
nait a un trouvere, a un menelriei" ou a un jongleur, lorsqu'on vou-
lait recompenser ces amuseurs si fort recherches dans les chateaux.
(les cadeaux consistaient en vetements quelconques pris dans la
garde-robe du seigneur. Il arrivait parfois que celui-ci, charme par
les recits, les airs ou les tours de ces coureurs de chtiteaux, se de-
pouillait de son ivetement pour le leur donner, Mais la livree etait
un habit que l'on uoctrojfait qu'a un fnlele. Il eut etc trias-inconvc-
nant (l'en revetii- le premier venu. Celui qui portait la livree etait
tenu de la faire respecter, comme le seigneur qui la donnait assu-
rait sa protection a celui qui la recevait. Lalivrce n'etait pointues
lors une marque de servage, mais une sorte de contrat passe entre
le donateur et Facceptant.
Un passage de Guillaume de Machau nous renseigne exactement
sur ce qu'on entendait par le mot liurrie au milieu du XIV" siecle.
Le poete s'adresse a (lharles le Mauvais, en prison alors, et essaye
1 En 1377
2 Chvislinc
Xxxlx".
Piszln
le Lanvre rI-e faicts
et
bonnes mezzrs
du m: go
roy Chfll les,
3 (lhü
XXXV