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que chez nous. En Angleterre uiemr, le gout pour les joyaux tendait
h Fexageratiou au moment ou les modes anglaises ne furent [ilus
identiques zivec les modes frangaises, a partir de la. sc-
coude moitie du sur siecle. Les luttes politiques contribuer-eut
ovidemment a marquer de plus en plus cette dillerence. Ce fait
est notoire, s'il s'agit des armes, par exemple, mais il est Sensible
aussi s'il s'agit des habits civils. La. j0illll6fll) des veternents anglais
du xve siecle est autrement riche et chargee que n'est celle de la
France, et cette joaillerie, qui venait en grande partie d'ltalie. etait
vendue sur le sol britannique par ce qu'on appelait les Lombards,
lesquels, outre le metier de bijoutiers, se faisaient preteurs sur gages,
banquiers au besoin, marchands ilepiees et d'etolTes de Venise,
de Sicile, de Florence et d'Üricnt. o
Le goüt pour la joaillerie italienne prit en France avec passion.
au moment des guerres de Charles VIH, et il faut dire qu'alors cette
bijouterie etait atlrnirablement belle. Enta comparant a la notre,
elle avait une superioriffmarcjtiee. Vers la tiu du xv" siecle, la
joaillerie francaise etait charger: a Fexces de details. elle ctait
lourde, comme composition, si Iinement execntee qu'elle fait. Puis
l'influence preponderante de la cour de Bourgogne, jusrjue sous
Louis XI, avait apporte au gent franqais une modification facheuse.
Cette cour si riche, si luxueuse, elait quelque peu cntachee du goüt
flamand, lequel ne se recommandait ni par Felegance, ni par la
simplicite. Peu a peu Fecole bourguignonne avait pris un ascendant
considerable dans l'industrie des objets de luxe, par la raison qu'elle
seule avait pu prosperer pendant la premiere moitie du xvs siecle.
Les ecrins des seigneurs de la cour de Bourgogne etaient autrement
bien garnis que n'obtient ceux de la noblesse francaise, en grande
partie ruinee.
C'etait dans les fetes, dans les joutes et tournois de la cour de
Bourgogne que le luxe des habits depassait en richesse ce qui s'el.ait
fait jusqu'alors. Les gentilshommes paraissaient a ces fetes vetus
de robes zforfetire-rie, dest-ft-dire faites detollcs precieuses sur
lesquelles etaient appliques des joyaux et que l'on couvrait de
broderies d'or semees de perles et de pierreries.
Le beau style des objets et monuments d'art dus a lintluence des
premiers des Valois s'etait perdu apres les desastres du commence-
ment du xv" siecle, ct la cour luxueuse de Bourgogne n'apportait pas
un discernement aussi delicat dans le choix des reuvres qu'elle t'ai-
sait eclore on quantite prodigieuse, si bien que, sous Charles Vll et
Lüuis XI, la fabrication des objets de luxe en France ne tenait plus