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u Presque ä milliers,
u Et fait perdre les chevaliers,
u Qui de la France estoient pilliers
(f Menez connue boeufs en colliers
a En violentes
u Prisons, ou n'a que poux et lentes?
a Ainsi leurs couardies lentes
u Ont fait tant de dames doulentes,
a Et esplouräes!
1- 'l'ant en ont de termes plourees
u Maintes grans Dames honnorees,
u Qui en sont seules demourees
a (lemme vous dites.
u Ainsi vous en semble mauldites
u Les fuitifs pour leurs demerites,
u Dent ils ne seront jamais quittes,
a Quant courrouche
u Ont les bons, dont on a touche,
a Dont j'ay le cueur bien eourrouelie,
u Qui me penlt estre reprouehe
u D'avoir aine,
a Et pour serviteur reclame
u Ung lasche fuitif ditfame,
u Et de tel deshonneur hlasme,
u Connue de fuire
u En tel place, et aux anllrcs uuires,
a Ifaire son bacinet relnire,
u Et vestir harnois pour dessuire,
u Ha! quel journee!
n Folie de sens, mal aournee;
u Las ! pourquoy fuz-je ce jour nee,
a Ne onques ä lui amer tournee?
u En tel erreur
u Les yeulx, qui m'ont fait la foleurl
u En portent in peine et le pleur.
nvfen prendray,
Las! ä qui doncques n
a Fers 21 moy seule
La quatrieme dame est consideree comme la plus il plaindre. Nous
connaissons peu de morceau de poesie empreint d'un aussi noble
caractere et d'un sentiment plus pathetique. C'est un poete qui parle,
objectera-t-on. Oui, c'est un poäte, mais ses vers etaient la consola-
tion des esprits les plus eleves de son temps, et il n'obtenait ces inspi-
rations si profondement penetrees des malheurs du pays que parce
qu'il peignait les sentiments conserves encore dans quelques ämes
gfelite. Ces sentiments que le poäte fait exprimer par des femmes