TOILE!"
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joyaux, est ouvert jusquät la hauteur de l'estomac, n'a que des epau-
lettes qui laissent entre elles et le haut des manches passer la che-
mise. Une aiguillette retient Fepaulette du surcot a la partie supe-
rieure de la manche; un collier de perles est croise sur la poitrine
en partant du haut du corsage et faisant le tour du cou; par-dessus,
est posee une torsade d'or dont fextremite s'attache au lacet du
corsage. Une chaine d'or forme ceinture lache au-dessous de l'ouver-
ture du surcot. La coiffure se compose d'une sorte de diademe or
et noir, enveloppant les cheveux enroules autour du crane, sur-
monte d'une couronne d'or avec perles. Un voile tres-transparent,
borde d'une ganse noire etroite, couvre le front, les joues, et descend
par derriere jusqu'aux talons. Ses deux bords anterieurs sont retenus
par deux ganses terminees par trois grosses perles. Des ganses d'or
separent les les de la jupe de velours noir du surcot. Il est difficile
d'imaginer un costume plus riche, et cependant les formes natu-
relles du corps et de la tete sont respectees. Prenons un autre
exemple tire des fresques de Ghirlandajoi de Sainte-Marie-Nouvelle
de Florence (fig. 27). L'etoff'e de la robe, marron, blanc et or, est
tres-riche, et la toilette est des plus parees. Cependant, ces memcs
qualites. quant au respect de la forme du corps, sont observees.
Il n'en est pas ainsi de nos modes franeaises, malgre les analo-
gies qu'elles ont avec celles d'lfalie. Les jupes trainantes persistent
aussi bien que les tailles longues, car il est a observer qu'en
France, ce n'est quexceptionnellement que la taille des hommes
et celle des femmes a ete courte. Les corsages sont etroits et les
manches tres-amples. Les coiffures," bien que simplifiees. si on les
compare a celles du milieu du xv" siecle, sont plus chargees que ne le
sont les coiffures italiennes; cependant, l'arrangement desjoyaux, la
prise de la gorge, la cambrure des reins, rappellent les modes d'entre-
monts (fig. 282). Il est une chose a laquelle les modes, en France,
sont restees de tout temps fideles, c'est la finesse de la taille, la lon-
gueur du cou et l'allongement des flancs, par cette raison que ce
caractere physique appartient aux femmes de ce pays. Jamais ces
modes n'ont pu se faire aux tailles epaisses et hautes de l'Italie,et l'on
comprend que ces conditions suffisent pour apporter dans la tour-
nure du vetement des differences notables avec ceux que les femmes
portaient au dela des Alpes.
' Mort en 4495.
2 Des tapisseries
ä 1500.
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d'Harou6
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(Mon
des vignettes, gravu
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