TOILETTE
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italienne est remplacee par le surcot francais. Ces deux vetements
ont, d'ailleurs, beaucoup (l'analogie, mais le turban des dames ita-
liennes de 1400 est encore amplifie. La dalmatique est fermee a la
hauteur des hanches, et c'est ce qui en fait ce qu'on appelait un
surcot en France. La taille de la robe est tres-serree et les man-
ches tres-justes. Cette robe est de brocart d'or et le surcot bleu
de roi. Le turban est or avec perles et tortil blanc, rouge et bleu, et
deux bandes d'etoffe blanche lateralement (voy. Joyaux, fig.
Voudra-t-on croire que l'artiste francais a imite les peintures d'un
manuscrit italien, montrer des Italiens, puisqu'il s'agissait des Cent
Nouvelles de Boccace traduites en francais? Outre que ce serait la
une exception, un procede d'art etranger aux habitudes du temps,
les vetements figures sur ces miniatures sont exclusivement francais
et ne ressemblent guere a ceux des miniaturistes italiens du meme
temps. D'ailleurs, d'autres vignettes francaises montrent parfois de
ces turbansl. On peut donc admettre avec quelque fondement que,
par suite des rapports politiques qui setaient etablis entre l'Italie
et la France a la fin du xive siecle et vers 1450, quelques-unes des
modes d'entre-monts avaient exerce une influence sur certains
vetements francais qui paraissent ne pas se rapporter a la filiation
naturelle du costume et faire exception. Toutefois, ainsi que nous
l'avons dit, ces influences sont partielles, ne modifient pas la marche
generale de la mode. Il n'en est pas de meme a la fin du xv" siecle.
Alors, l'influence est marquee, suivie, sans cependant atteindre
l'imitation banale.
Le vetement francais conserve ses ciualites : la grace, Pelegance;
et ses defauts : la recherche, une certaine affectation a exagerer
certaines allures naturelles du corps.
Mais la noblesse, a la fin du xvc siecle, apres les expeditions
dltalie, renoncait definitivement au vetement gothique, allait cher-
cher les modes nouvelles au dela des Alpes, et particulierement dans
les Etats septentrionaux de la Peninsule : Milan, Verone, Venise et
Florence donnaient le ton aux modes francaises. Toutefois, la tradi-
tion conservait son empire, et surtout certaines habitudes dont il est
toujours difficile de se defaire, puisque nous les voyons persister
a travers les siecles. Ainsi, l'usage pour les femmes de degager la
taille, de dessiner les hanches, de charger la tcte de coiffures com-
pliquees et qui en modifient la forme et la dimension, se maintenait,
bien qu'alors, dans Fltalie du Nord, malgre la richesse des toilettes,
Voyez Rom