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TOILETTE
maniere de poser sur le corps les vetements dont les articles du
Dictionnaire donnent la forme ou la coupe. Ce n'est guere qu'a
dater du commencement du xnc siecle qu'il est possible, a cet egard,
de reunir des renseignements precis. Avant cette epoque, l'imper-
fection des monuments peints ou sculptes rend la tache plus difficile,
et beaucoup de points restent obscurs, en dehors de certaines don-
nees generales. Ainsi, il est bien certain que la chemise, la tunique
de dessous, remonte aux premiers temps du moyen age et que
ce vetement etait commun aux deux sexes (voy. Cimaise). On peut
en dire autant du manteau, des chausses. Toutefois, celles-ci, tou-
jours separees en deux bas-de-chausses chez les femmes, sont sou-
vent reunies en facon de caleeon chez les hommes. Des lors, la che-
mise etait prise sous la ceinture de ce CZIlGQOHi, tandis qu'elle
tombait droit sur les bas-de-chausses des femmes. Les bas-de-
chausses des femmes devaient necessairement etre retenus par des
jarretieres a la hauteur des genoux pour ne pas tomber sur les
talons, et les chemises descendaient aux chevilles 2. Sur ces ibraies
et cette chemise, les hommes, pendant Pepoque carlovingienne,
passent habituellement deux colles ou tuniques, dont l'une est a
manches justes et la seconde a manches assez amples et ne depas-
sant guere le coude. Ces tuniques sont plus ou moins longues de
jupe; descendent jusque sur les talons parmi la haute noblesse
francaise, mais plus habituellement jusqu'aux genoux dans les cir-
constances ordinaires. Les Normands, toutefois, paraissent avoir porte,
pendant les x0 et x1" siecles, des tuniques tries-courtes de jupe.
Les chausses des hommes ne forment pas toujours des braies
ou caleeons; ce sont de simples chausses, destlit-dire de longs bas,
montant jusqu'aux hanches et retenus sur lesjambes par des lanieres
croisees (fig. 33). Cette fagon de maintenir les chausses etait meme
usitee chez les femmes. Le personnage que represente la figure 3
possede les deux cottes ou tuniques. Celle de dessous est blanche et
descend a la hauteur des genoux; celle de dessus est brune, fendue
lateralement des deux cotes, et est pourvue de manches justes qui ne
permettent pas de voir celles de la cotte de dessous; il porte sur ses
epaules le manteau rond laissant le bras droit libre. Generalement,
dans ces peintures, les manches de la cotte de dessus sont justes;
mais cette mode ne parait pas avoir ete suivie dans Flle-de-France et
1 Ceinture du braieul (voy. Brmnzsj.
2 Voyez l'histoire d'Ar1etle, Clzron. des ducs de Aformandzb.
3 Voyez les peintures de SainL-Saviu, prbs de Poiticrs (F111 du
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