Volltext: Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque Carlovingienne à la Renaissance (T. 4)

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rope occidentale. Or, il y a entre le vetement de 1200 et celui de 
1150 un ecart plus grand qu'entre la basilique romane de 1'100 et 
leglise francaise de la fin du xuc siecle. Le corps n'est plus 
emmaillotte dans ces robes serrees de dessous, a plis multiplies, 
couvertes de passementeries et de joyaux. Les membres ne sont 
plus embarrasses par ces longs manteaux et ces manches trainant 
a terre. Le vetement prend une allure plus vive, facile. Il est com- 
mode, laisse aux mouvements leur liberte. Sa coupe est simple, et, 
entre l'habit du seigneur et celui du bourgeois ou du vilain, il n'y 
a plus la difference quton observait quelques annees auparavant. 
Dans les habitudes et les moeurs, les memes changements se pro- 
duisent, et l'on voit poindre, au sein de la societe frangaise, ce 
rapprochement des classes jusqu'alors et depuis les Merovingiens 
si profondement separees. 
Les vetements adoptes par la noblesse pendant la premiere 
moitie du xue siecle devaient exiger, pour etre convenablement 
poses sur le corps, beaucoup de temps. Une noble dame et un sei- 
gneur habilles a la facon des statues de Notre-Dame de Cliartres 
devaient employer des heures a leur toilette, tant pour arranger 
convenablement la coiffure que pour vetir ces nombreux habits et 
leurs accessoires. Au commencement du xurf siecle, au contraire, 
il devait suffire de quelques minutes pour endosser les deux ou trois 
robes amples, mais non trop longues, qui composaient le vetement. 
Cela seul indique, dans les habitudes de la vie, des ditfcrences tres- 
importantes. Or, il est a observer que generalement la proprete du 
corps est en raison directe de la simplicite des habits. Il est certain 
que, quand il faut consacrer des heures a se vetir, on ne peut 
changer d'habillement avec autant de facilite que quand la toilette 
ne demande que quelques minutes; et que dans le premier cas on 
ne peut, aussi frequemment que dans le second, vaquer aux soins 
de proprete. Nos grandmeres, qui etaient obligees parfois de se 
faire coiffer la veille d'un bal et qui devaient passer une nuit dans 
leur lit sur leur seant, pour ne pas deranger Fechafaudage dresse 
par le coiffeur, ne pouvaient guere songer ä se laver le visage; et il 
est a croire que les nobles dames qui, au xu' siecle, portaient ces 
vetements si difficiles a bien poser et ces coiffures si longues a 
tresser, devaient, une fois la toilette terminee, ne rien faire qui püt 
la compromettre. Par contre, une dame de 1210 a 1280 pouvait, 
avec la plus grande facilite, oter et mettre son vetement dix fois par 
jour si cela lui convenait, sans perdre a cette operation beaucoup 
de temps.
	        
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