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TYJILETTE
n
4
a
Va moi appareillier un haing.
Ccle se hastc, ne pucl: plus,
Si a mis la puielc sus ;
Puist mist l'cvc chaude en la vuvc,
Et dras desus par fere estuvo. u
Sitül qu'un voyageur arrive quelque part, on lui donne ä laver les
pieds, et avant de se mettre ä table, comme apres, on criait l'eau,
cfest-ä-dire qu'on preparait des bassins dans lesquels chacun passait
les mains :
a Gerars cl Hucs sont main ä main alds
u lsnelemcnt Faigue lor ont livrrä
f- A grans hacins d'argent moult bien dom"
w Hucs lava et ses frercs de 16s,
u Li viex (lcriaumcs ct li provosl Gnirrle.
a Et li baron Huon lou bacheler ;
u A une table sont assis an souper n
L'horreur qu'inspire la salete du corps est continuellement exprimer:
dans les contes et romans, ce qui demontre suflisamment que les habi-
tudes de proprete etaient repandues.
Le Roman de Gcfrart de Nevers ou de la Violette 2 montre la belle
Euriant ne laissant pas passer une semaine sans prendre un bain ; et
dans le Dict de la contenance des fumes 3 on lit ces vers :
n Or est lavde, or est pcignäc.
a 01' est coiffde, 01' est treciüe,
a Et mult le tendrait ä dcsdain
a Selle n'avait sovant le bain.
Nous pourrions multiplier ces citations, si nous ne craignions de
fatiguer le lecteur. L'habitude de se farder, d'user d'eaux parfumees,
etait egnlement lres-repandue pendant le moyen äge :
f: Etenluminent Ior visage,
1- Et nous font tendre le musage
u Por esgarder v
' Iluon de Bordeaux, vers 9036 ct suiv.
2 Commencement du xm" siäcle.
3 Contes, dicts, fabliauw des xme, xrve e! xv" siäclos, puhl. par A. J
Il, p. 170.
4 Le Dicl (les cm neles (Jongleurs et trouväres ries xnre e! xIv" sväcles).
Jubi
184g