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romanisee. D'ailleurs les Gaulois, comme les Germains, avaient
tres-frequemment recours aux bains. Il n'y avait pas de si petite
bourgade et mcme de si petit etablissement qui n'eut ses bains,
ses etuves, dans lesquels on passait le temps que l'on consacre
aujourd'hui aux cafes, aux cercles. (Tetait dans ces bains qu'on
se rencontrait, qu'on allait se reposer, converser, et, au total,
vaquer aux soins de proprete. Ces usages ne cesserent pas par suite
de l'introduction du christianisme; ils se modiiierent toutefois,
dest-a-dire que les bains, tout en perdant de leur importance,
comme lieu de reunion, continuerent a etre frequentes comme eta-
blissements dhygiene. Les membres du cierge combattaient, il est
vrai, ces traditions, au moins dans ce qu'elles pouvaient avoir
d'abusif; mais leurs continuelles recriminations a l'endroit des
soins du corps, de la chevelure, indiquent assez que ces usages
persistaient. Tout en recommandant la proprete, ils selevaient
contre un exces de soins qui prenaient beaucoup de t.emps et ten-
daient a eloigner les esprits des oeuvres, a leurs yeux, plus utiles
et meritoires. Mais puisqu'ils ne cessaient de se plaindre, c'est qu'on
ne cessait de fournir un objet a ces plaintes. D'ailleurs, dans les
elablissements monastiques meme, des bains etaient installes, ainsi
que le prouve le plan de l'abbaye de Saint-Gall, datant de l'an-
nce 820. Sur ce plan, des bains sont disposes, non-seulement pour
les moines. mais pour les etrangers recus dans le monustere, pour les
novices, etc. 1.
I)ans les romans et les contes des xuü et X1118 siecles, il est fait
mention tres-frequemment de bains qu'on prenait chez soi ou
qu'on allait trouver dans les etuves, cest-a-dire dans des etablisse-
ments disposes a cet effet. Bien mieux, 11n certain meuble qu'on admet
comme ayant ete invente vers le milieu du flcrnier siecle. se trouve
mentionne dans les comptes royaux de 1349 : (i A Huc d'Yverny pour
a i_i chaieres de fust, a laver dames. n
Dans le conte de la Borgoise d'0rlifens, la femme prepare un bain
aromatise pour son mari battu :
De homes herbes li fist haing,
Tout le gari do son mchaing.
Il est question de bains dans le conte du Cuvier, dans celui des
Deux Changeurs. Bains il deux, dans le conte de Constant Duharlzel:
Yoyvz le Diclionn. zlkzrcluleclure, t.
zl suiv