IOTAUX
(voy. Coirruau). A la cour de Charles V1, les ducs de Berry, de
Bourgogne, diürleans, rivalisaient de faste, et ce dernier jiirince,
notamment, avait une singuliere passion pour les joyaux de grand
prix. Avant les desastres du rogne, la hante noblesse avait suivi
l'exemple de la cour, les gentilshommes portaient des chaines avec
fermaux de pierres precieuses, jusque des bracelets avec casso-
lettes, et principalement des joyaux a parer les chapels et chape-
rons. Les dames serraient leurs corsages avec des ceintures larges
de grand prix; ou bien portaient les joyaux attaches a la cotte-
hardie de plus en plus riches. Quant a leurs coiliures, des sommes
enormes etaient employees a les couvrir de pierreries, et principale-
ment de perles, qui etaient alors tortilla mode. Les figures 4.9. bis
et '13 bis nous montrent les derniers joyaux composes d'ornements,
souvent geometritjues, rapportes sur des plaques burinees ou sim-
plement poinconnees. Ce genre de fabrication, tres-usite pendant
les xtn" et xiv" sieeles, est abandonne sous le regne de Charles V1,
et est remplace par des feuilles d'or cmbautics ou repoussees tres-
delicatement, retouchecs au burin, figurant des feuillages, des
lleurs, des animaux et ornements divers. Le caractere largement
decoratil de Forfevrerie appliques aux habits, si energique jus-
qu'alors, se perd; Fexecution est plus fine, plus recherches, mais,
au total, ces joyaux, si riches qu'ils soient, produisent moins d'effet.
Il faut dire aussi que le caractere des vetements perd la physionomie
de grandeur simple rju'il avait conservee jusque sous le rogne de
Charles V, ainsi qu'il est facile de le constater en parcourant les
divers articles du Dictionnaire, et que la fabrication des bijoux
devait se ressentir de ce changement dans les goüts de la noblesse
et de la bourgeoisie frangaise.
Pendant le xvc sieele, ou se prend de passion pour les joyaux
d"une exeeution de plus en plus maigre, jolis a voir de pres, mais
qui, a distance, ne produisent qu'un mediocre effet. Cependant, la
fabrication des bijoux conserve toujours le caractere qui convient
au travail de metaux precieux, et la main-ttteuvre l'emporte sur
la richesse de la matiere.
Les camees et intailies antiques avaient ete, des Fepoque de Char-
lemagne, adaptes aux bijoux de corps aussi bien qu'aux objets
dorfevrfirie tteglise et de talitle. Cette mode fut presque abandon-
nee, pour les bijoux de veternents. pendant la tin du xm" siecle et
le commencement du xtv". Elle reprit sous le regne de Charles V et
ne tlt que se devclopper jusqu'au moment de la renaissance. Beau-
coup de chasses d'une epoque tres-zmcientie, qui etaient ornees