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et sous laquelle passe une ganse de soie qu'on noue en haut du cou-
de-pied (voyez en A). Cette ganse serre Fextremite allongee de l'em-
pcigne. Il est tres-rarc alors de voir les hommes et les femmes porter
des souliers de couleur claire; habituellement ils sont noirs. On tenait
a faire paraitre un pied {in et long; les nuances sombres amincissaieut
la chaussure. C'est a dater de cette epoque que la pointe du soulier
ne cesse de sallongerjusque vers 1380 (voy. ÜHAUSSURE).
Il est certain que les gens qui suivaient la mode alors attachaient
une grande importance aux chaussures. Si l'on consulte les inven-
taires, on voit que la haute noblesse avait dans sa garde-robe un
nombre considerable de paires de souliers etde gants. Les commandes
sont faites par douzaines, ce qui fklll supposer qu'on ne portait pas
longtemps la meme chaussure. Les souliers a la poulaine devaient etre
n'es-promptement deformes, car il fallait que la pointe se tint
droite, touchant au sol dans toute sa longueur; a moins, comme il
arrivait, lorsque cette pointe atteignit une longueur demesuree, qu'on
11e Fattachat par une cbainette a une jarretiere ou au-dessus de la
cheville.
Il est difficile d'expliquer pourquoi une mode aussi genante per-
sista si longtemps. Les poulaines commencent avec le regne de
Charles V, croissent jusque sous le regne de Charles VI; decroissent
alors, mais non d'une mauiere uniforme, car beaucoup de gens bien
nes portaient encore de longues poulaines sous Charles VII, et meme
plus tard, puisque nous les voyons encore adoptees par quelques
gentilshommes sous Louis XI l. Mais alors ces souliers a la poulaine
n'etaient plus que des sortes de patins que l'on mettait par-dessus
les chausses, dont le pied etait termine en pointes longues. Les
patins possedaient aussi leur pointe roide pour soutenir celle des
chausses.
La figure 7 donne" un de ces souliers-patins "l, execute avec une rare
perfection. La semelle est faite de cuirs tres-epais, mais passable-
ment souples. Sur cette semelle est Iivee une peau mince, blanche,
couvrant partie des cotes, sarretant ä Fextremite anterieure, ou un
nerf de peau gaufree l'attache solidement. Uepaisseui" totale du
patin est de 0m,027 au talon, et de a la pointe. Uexcessive
etroitesse de la semelle, qui n'a que 0'",063 de largeur entre
l'orteil et le petit doigt, prouve que ce patin etait une chaussure de
a nlanustt
1mdraire.
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