IOYAUX
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a satisfaire tout d'abord, c'est lelegance dans les tiabits, dans les
legerete de caractere? est-ce amour des futilites? Est-ce un appetit
particulier pour les delicatesses du gotit? Fait non moins etrange!
c'est a la suite des longues periodes de prosperite que la perfection
de la main-d'oeuvre decline chez nous, que les intelligences salan-
guissent. Vienne un cataclysme, une interruption dans les travaux
(l'art et d'industrie, des temps dobscurite; (les que l'apparence du
calme renait, l'art, l'industrie, reparaissent rajeunis, se montrent avec
un lustre nouveau, comme si, dans les periodes d'angoisses, il sentit
fait une nouvelle eclaircie pour les intelligences, il s'etuit produit uu
tour nouveau dans le travail de la main de l'artiste et de l'artisan.
La solarlete des joyaux sur les vetetnents franeais du Xllle sieele
ifetztit pas observe-e dans les pays voisins. En Angleterre, en Bro-
hant, en Baviere, dans le nord de l'ltalie et de PESpagne, les joyaux
etaient alors adoptes sur les vetements. Ainsi voit-on dans le tran-
sept de Feglise de Ruremonde la statue de Gerard III, comte de
Gueldre, mort en 12929. et celle de sa femme, la comtesse Margue-
rite. (les deux figures, de grandeur forte nature, sont habillees a la
mode du temps. Leur costume dilfere peu de ceux adoptes alors on
France, si ce n'est que les deux personnages portent au cou des
colliers d'or avec pierreries, serres, cachant l'ouverture d'une
chemisette a petits plis, prise sous le corsage, tres-deeollete. La
figure 8 presente cette partie du vetement de lu femme. ll fallait
que cette sorte de carcan fut dispose a charnieres pour pouvoir
ainsi s'ajuster au cou, par-dessus la fronce superieure de la chemi-
sette. Le manteau, qui tombait par derriere, etait attache par deux
torsades et un fermail orne de pierrcries pendant sur le devant de
la gorge. Ces careans d'or sont restes longtemps de mode dans les
Flandres et en Hollande. Les femmes du peuple en portaient encore
jusque la fin du xvir siecle.
Le XlVÜ siecle voit donc renaitre la mode des joyaux sur les
vetements, aussi bien pour les femmes que chez les hommes, ct
cette mode ne cesse de progresser jusquTt Yepoque de la renais-
sance. Uinventaire du tresor de Charles V mentionne une quan-
tite prodigieuse de joyaux tres-preeieux propres aux vetements
des deux sexes, et des broderies avec melanges de perles fines.
a Un chapperon sans gorge, fourre dermynes, d'un veluau azure,
c brode d'or de Chippre, tout seme de compasi tleuvre de perles,
(Ihippru
prnli