ROBE
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Les freres du roi, le duc de Berry et le duc de Bourgogne, avaient
la passion des habits magnifiques. Le premier surtout contribua fort
a developper le luxe de la cour du roi Charles VI, son neveu. jus-
qu'aux plus "incroyables exces. Les hommes alors ne portaient plus
guere de robes longues que pendant les occasions solennelles; mais
ces robes avaient une valeur enorme, tant a cause de la quantite
detolfe precieuse qu'on y employait que par les fourrures rares dont
on les doublait, les joyaux et broderies qui les ornaient.
La figure 30' donne l'une de ces robes de cerenlonie adoptees par
les gentilshommes pendant les dernieres annees du XlVe siecle. La
robe de dessous possedait des manches passablement justes aux bras.
mais tFäS-OUVGFIGS, drapees et decoupees a Fextremite, pouvant au
besoin envelopper completement les mains. La robe de dessus, tres-
ample, montante autour du cou, avec passe-poil d'hermine, bombee
sur la poitrine, a plis reguliers a la taille, serree par une ceinture,
etait garnie de manches larges et trainant jusqu'a terre. On donnait
a ces robes de dessus le nom de houppelandes 2. Les femmes por-
taient aussi de ces robes tres-amples 3 comme vetement de dessus,
mais encore des robes serrees a la taille, non decolletees, montantes
au contraire, avec riche collier dbrfevrerie sur les epaules et longues
manches ouvertes. La jupe de ces robes etait fendue par devant
jusqu'au-dessous des genoux (fig. 31 t). On otait ces robes de dessus
pour passer la pelice ou la houppelande, qui etaient des vetements
plus pares.
Les femmes ne se decolletaient que lorsqu'elles portaient le sur-
cot de ceremonie (voy. Saucer). Tous les autres vetements feminins
elaient alors tres-montants.
Les demoiselles sbabillaient plus simplement (fig. 32 i) et ne por-
taient point ces manches amples.
Quant aux riches bourgeoises mariees, sauf le grand surcot noble,
qu'elles ne pouvaient porter, elles suivaient, autant qu'elles le pou-
vaient, les modes de la cour; mais il leur etait diflicile d'atteindre
l'ampleur (les robes des nobles dames, qui coutaient des sommes
folles, d'autant qu'elles etaient generalement doublees de fourrures
et ornees de joyaux.
' hlanuscr. Bihlioth. nalion., Tite-Live, franqais (13953 environ).
2 Voyez HOUPPELANDE.
3 Voyez HOUPPELANDE, PELICE.
'f Manuscr. Bibliolh. naliom, Tite-Live, franqais (1395 environ).
ä Manusur. Biblioth. nation, le Miroir historia], franffais (1395 environ).