ROBE
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admise avant la lin du xni" siecle. De fait, les vetements des femmes
de cette epoque sont d'une cliastete irreprochable. 1l n'en fut plus
ainsi a dater du rogne de Philippe le Hardi. D'ailleurs, on aurait tort
de considerer ces modes chastes comme l'expression des habitudes
de Fepoque. En lisant les romans du commencement du xm" siecle,
on n'est rien moins quedifie sur la regularite des moeurs de ce
temps; et les vetements, alors comme pendant d'autres periodes
de notre histoire, ne sont pas l'expression exacte du relfichement ou
de la severite dans les rapports sociaux. Les predicateurs, pendant
le X1110 siecle, ne selevaient point contre l'habitude chez les femmes
de se decolleter, puisque les robes sont montantes et que les bras
ne sont jamais nus; mais contre la demarche, la maniere de porter
1e manteau, de poser la ceinture, contre le luxe des etoffes, qui,
encore au commencement du XIIIB siecle, etaient brochees d'or et
de couleur, ou brodees de la fagon la plus riche.
4. llluequcs se fait. aLorner
M De chiores rouhcs d'ouLrc-1ucr,
u Qui tant estoit hele et ricc
a Qu'en tot le mont n'ut cule hisse.
u Caucatri, luparl, ne lion,
u Ne serpent volant, ne dragon,
a Nhleriun, ne cscmunor.
No papejai, ne papmnor,
u Ne nesnnc buste sauvage,
u {Qui soit en mer, ne en bocage,
u Qui ne fust ä ün or porlmilc.
(l Moult cstoit la ronbe bien faim.
u E1 mante! ot pcnc de sable,
f. Qui iunlt fu houe ct avcnahln.
i. Li orles esboit de pantins:
u (go est une bcstc marine
w Plus sana-filaire que canule
1- Aiuc Dius ne iist heste si belc.
u Daläs le mer paist la racine;
Et porto si grant mcdocinc,
u Que sur lui l'a ne crient venin.
u Tant le boive soir, ne matin,
u Mius vaut que (router ne pnrroie.
u EI. d'une cainture (le soie
u A m- hroudüe tot entor;
u Si s'en estoit eainte, ä un Lm-t,
u Moult cointemcnt la darnoiscllc 1.
Binus desvonnvus, vers
5051 ct suiv