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ROBE
manteau, il complote la robe -des gentilshommes et des dames pen-
dant le xne siecle" ct une partie du Xlllo.
On vient de voir que ces robes, pendant la periode carlovingienne
etjusquii la {in du x11" isiecle, etaient souvent faites de tissus tres-
riches ou" decorees de broderies d'une grande valeur. La haute
noblesse suivait en cela les usages de la cour d'Orient. Guibert de
Nogent rapporte 1 qu'apres la mort de Godefroi, les habitants de
Jerusalem envoyerent des deputes a Baudouin, duc d'Edesso, son
frere, pour le prier de venir prendre possession de la succession du
roi. Le duc (FEdesse, ajoute Guibert, a vivait dans son duche avec le
H plus grand eclat, tellement que, toutes les fois qu'il se mettait en
v route, il faisait porter devant lui un bouclier d'or, sur lequel etait
v represente un aigle, et qui avait la forme d'un ecu grec. Adoptant
fi les usages des Gentils, il marchait vätu d'une robe longue il avait
fi laisse croitre sa barbe, se laissait tlechir par ceux qui Fadoraient,
a mangeait par terre sur des tapis etendus; et, s'il entrait dans une
H ville qui lui apparlint, deux chevaliers, en avant de son char,
H sonnaient de la trompette. v
Cependant, nous ne trouvons guere, dans les vetements de la cour
(le Byzance, de ces bliatits de femmes avec des manches d'une lon-
"Süeui- exageree si fort a la mode a dater de 1130 jusqu'au regne de
Philippe-Auguste, et dont les trouveres du commencement du xni"
Siecle conservent encore le souvenir, puisque Graindor de Douai,
dans son poeme de 1a Conquete de Jdrztsalcin, raconte ainsi comment
16s dames de Farmee des croises apportent des pierres aux assie-
Qüailts dans les manches de leurs robes :
K Moult fu grans li assaus et rnistc Feuvaiu,
.1 Et LIOfOrS et dedans muereni; ä grant hasnhiu.
a Les Liamcs i cstoieut, cascuue rehrachic;
1G Aim: n'i 0L une saule n'ait sa robe escorchic;
a (luspune portait eue; che fu 1nou1t grans voisdie ;
a Et Lulu i ut de pieros avant sa manne cuplicf. n
Le trouvera se reporte aux vclcmcnls de fennnes, anciens pour
lui, C'est-noire qui dataient de son enfance, car, e la tln du x10 siecle,
168 manches des robes de femmes n'avaient pas encore l'ampleur
Qu'elles acquirent trente ans plus tard.
La figure 9 donne une de ces robes f]. manches demesurcment
lüngues il partir de l'avant-bras eL terminees en rond, non en poinleä.
' Hist. des croisades, liv. VU-
? Chant V, st. v1.
3 Manuscr. de Hcrrnflc de Landshcrg,
bihliolh.
de Strasbourg brüläc par
les Allemands.