Volltext: Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque Carlovingienne à la Renaissance (T. 4)

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faire place aux modes plus ou moins inspirees de celles adoptees en 
Orient. C'est d'0rient que sont apportees les etotfes qui servent 
a l'habillement des grands; c'est aussi a l'Orient qu'on emprunte 
ces robes longues, ces echarpes, ces manteaux, qui persistent jusque 
vers la {in duxu" siecle, en France, chez la noblesse. Quant au peuple, 
il conserve son vetement gaulois : les braies, la tunique courte  
manches, la gonelle, le paile carre plisse sur un cote autour du cou, 
et que nous voyons encore porte dans les campagnes du centre, sous 
le nom de limousine. 
C'est pendant le rogne des faibles successeurs de Charlemagno 
qu'on voit les nobles adopter ces longues robes a plis fins, ces etoftes 
crepelees ou brochees d'un gout tout oriental. Ce n'est que peu a peu 
que (nette mode sintroduisit, puisque Charles le Chauve est repre- 
sente encore, de son temps, vetu d'une robe qui n'atteint pas les 
chevilles i. Toutefois, a la lin du regne de Gharlemagne, les vete- 
ments de ceremonie portes par les grands etaient dejit longs 2. 
Eginhard 3 alaissc de curieux details sur le vetement que portait 
habituellement ce prince : u Son habit, dit-il, etait celui de sa nation. 
a tfest-a-dire le costume des Francs. Il portait sur la peau une che- 
a mise de lin et des calecons; puis, par-dessus, une tunique bordee 
c de soie; aux jambes, des chausses; ses pieds ÜLEIlBHL chausses de 
a brodequins serres. L'hiver, un veternent juste de peau de loutre 
a ou de martre lui couvrait les epaules et la poitrine. Sur tout cela, 
a il endossait le sayon des Venetes, et il etait toujours ceint de son 
(t  Il n'aimait pas les costumes des autres peuples, quelque 
u beaux qu'ils fussent, et jamais il n'en voulut porter, si ce n'est 
t: a Rome, IOFSQLÜt la demande du pztpe Adrien d'abord, puis a la 
u priere du pape Leon, son successeur, il se laissa revctir de la 
a tunique longue, de la chlamyde et de la chaussure des Romains. 
a Dans les grandes fetcs i, ses habits etaient broches d'or et: ses 
u brodequins ornes de pierres precieuses; une agrafe d'or retenait 
u son sayon, et il marchait ceint d'un diademe etincelant d'or et de 
u pierreries; mais les autres jours, ses habits etaient simples et ne 
a ditleraicnt pas de ceux des gens du peuple. w La simplicite qu'af- 
fectait le grand empereur ne fut pas imitee de ses successeurs; et 
pendant les x8 et x16 sieclcs, les personnages consitlerables en France 
1 Iilauuscr. de saint Calixte h Roule, Bible. 
i Voyez Le jeu d'6checs dit de Charlcnlagrxc, 
3 Vitrz Karoli inzperatoris, cap. xxm. 
5 A Vüpoque des assomblfzes des Francs. 
Biblolh 
ailles.
	        
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