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et cela, en grande partie, sous finiluence de la cour de ce prince, qui
n'aimait pas le luxe des habits.
Mais laissons la les questions d'un ordre general et entrons dans les
details.
Les vetements civils des deux sexes, sous les derniers Carlovin-
giens, etaient longs, du moins chez la noblesse, composes detoffes
tres-souples qui formaient des plis nombreux et ÜHS. Les vetements
de dessous se composaient de tuniques sur lesquelles on jetait le
manteau ou le paile (pfillium) carre ou carre long en facon d'echarpe
tries-large, ou le mantel demi-circulaire. JusquU-lt Gbarlemagne, la
forme du vetement, dans les Gaules, avait suivi la tradition romaine,
et les mailres qui peu a peu se substituaient a l'empire, ne parais-
sent pas, sous ce rapport, non plus que sous beaucoup d'autres,
avoir apporte de serieuses modifications aux usages de la population
civile. Celle-ci restait romaine ou gallo-romaine, aussi bien par la
langue, les habitudes et les moeurs, que par les vetements. Dire que
les Francs, Burgondes, Vandales et Wisigoths, qui setaient peu a peu
etablis dans les Gaules, d'abord comme auxiliaires de l'empire ct
recevant de lui des terres, puis par la force, lorsque la puissance
romaine n'existait plus que de nom, n'aient point apporte des tra-
ditions de vesture etrangeres aux usages gallo-romains, ce serait
s'avancer beaucoup; mais il est conforme a la marche des choses
d'admettre que ces immigrants se conformaient plulot aux habitudes
des populations au milieu desquelles ils vivaient, qu'ils ne les modi-
tiaient; car ils etaient relativement peu nombreux. D'ailleurs la
population gallo-romaine n'etait pas consideree par eux comme con-
quise, et les nouveaux venus sur le sol gaulois se regardaient tou-
jourscomme attaches a l'empire romain et tenant leur autorite de
Home. Il ne dut pas se faire une revolution dans les formes de l'habit
civil, et en ctfet les plus anciens monuments figures que l'on possede
ne presentent pas de ditferences entre les vetements des barbares et
ceux des Gaulois. Il n'en etait pas absolument de meme de l'habille-
ment militaire, parla raison que les Romains nimposaient pas aleurs
auxiliaires l'armement latin ct laissaient a chaque corps allie ses liabi-
ludes de combat et ses armes.
Blais, au mi" siecle, l'empire etait deiinitivement repousse en
Orient et avait abandonne le vüiemeni latin. Gharlemagne, en substi-
tuant de fait son pouvoir L1 celui des empereurs (Füceiilent, n'en fut
DIIS moins des premiers {i demander 51 Byzance tout ce qui tenait 51 la
DHPUPG, au luxe, auxnrls. A dater du renne de ce prince, 1e vieux
velenienl latin tend äi disparaitre, si ce n'est chez le peuple, pour