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profite, donc ce n'est pas a moi qui s'adresse ce reproche. Qui ne
sait que la cite 1 a ete, entre toutes, le foyer cles emeutes, le prin-
cipe de l'esprit clunsubordination et qu'ainsi a-t-elle englouti tout
cet argent dont tu parles; qu'elle a aie le gouffre ou se sont aliimes
Pepargne du pays et les fruits tlll travail des honnetes gens. L'esprit
de sa ifanite et de son orgueil, sepanchant hors de son enceinte,
a repandu partout le venin de la setlition et l'exemple ale la plus
inhumaine tyrannie. Voila les veritzihles causes cle tes murmures et
de ton impatience. Voila les dissolutions que tu nous reproches pour
pallier les exces de paroles dont nous avons vu les tristes effets. Tu
feleves contre Fexces des depenses, la legerele et les folies de quel-
ques jeunes gentilshommes; mais tu n'as pas une parole amere a
jeter sur Peffusion du sang humain et les cleloyautes qui ont souille
le sanctuaire de la justice et montre la voie ä toutes les abomina-
tions. Tu accuses la jeunesse de trop aimer les plaisirs, mais
tu excuses et soutiens les trahisons et les conspirations ourdies
dans tes murs. De ton erreur et des fautes des partis que tu as
soutenus, tu ne peux etre excuse, puisque ceux qui, la loi a
la main, essayaient de vaincre ton obstination, etaient mis a mort
par toi, sans avoir ete juges. Je m'en rapporte a cet egard avec
pitblicurs du, dire"... a A ces severes et trop justes rocrimina-
tions, qui pourraient si bien s'appliquer aux tristes evenemenls
dont nous avons ete les temoins, le Chevalier ajoute encore:
u Et si tu veux que je reponde a tes accusations touchant les
places abandonnees sans avoir ete clefendues, n'y a-t-il point aussi
de ces places qui se sont defendues a outrance sans espoir d'aire
seeourues?La guerre est melee cle belles actions et de fautes, mais
je ne sache pas qu'on ait recompense les preniieres et puni les
secondes. Et s'il y a honte, qui plus en doit rougir, ou de ceux qui
faillent a defendre les postes qui leur sont coniies, ou de ceux qui
faillent a les secourir a
Ce ne sontjamais les remontrances de quelques esprits sages qui
parviennent E1 corriger les abus, mais une longue serie tfepreuves et
de miseres. On estimait fort Alain Ghartier comme poäte patriote,
mais on suivait peu ses avis, et la cour de Charles Vll net-ait guere
moins luxueuse, maigre le maiheur des temps, que celle de son
predecesseur. Ce ne fut que sous Louis XI que les vetements des
hommes et des lemmes zulopterent des formes moins extravagantes,
Il s'agit du Paris.
Alain Chartier, Quadrilogue fnuectif.