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ROBE
constant avec les populations dependant de leur üef, et ce qui est
surtout funeste aux vilains, aux serfs, c'est de se trouver sous la
dependance d'un clclegue de leur seigneur, intendant, senechal ou
fermier. Il a toujours mieux valu avoir affaire a Dieu qu'a ses saints.
Beaucoup de seigneurs feotlaux prenaient soin du bien-etre de leurs
hommes. Il suflit, pour s'en convaincre, de lire certains passages
de Joinville. Les vilains et serfs du moyen tige avaient clone une
chance de rencontrer un seigneur humain et intelligent qui s'in-
quietait de leur etat et avait avantage a le rendre aussi supportable
que possible. Il n'en fut plus ainsi quand toute la noblesse alla passer
son temps a Versailles eta Marly, en laissant la gestion de ses biens
entre les mains des intendants. Ce fut pour la classe agricole une des
plus tristes periodes de sa triste histoire et la ruine du pays.
En lisant les contes, les fahliaux des X119, xiue et xive siecles, on
voit que ces vilains uetaient point aussi generalement miserables
qu'on le suppose. Il est question souvent de leur habillement. Nous ne
citerons que ce passage :
u Sollcrs et estivans,
a Et chauccs et honsiaus.
K Gotele et sorcotel i,
u Chaperon et chapel,
u (lorroie et coutclicrc,
K Eh herse ct amnosnierc,
f: Ef; nwuHcs bien cuirifes
a De novel afüliäs,
rx A cspincS cueillir
u Por son Scignor servil
a Pur fcre heriqon
Tout eukor sa nleson i.
Il faut ajouter il cel invenlaire de la robe du vilain, pendant les
xnc, X111" et xiv" sieclcs, la gone, le burcl, la melote pour les mauvais
temps, puis, comme sous-velement, la chemise. Aussi les vilains
sonL-ils rcpresentes avec ce velement seul et des braies ou chausscs
P011r travailler aux champs. Il arrivait, 21 l'occasion, qu'on ne leur
laissail que la chemise, mais cela prouve-t-il au moins qu'ils posse-
daient ce vetemenl.
Si les modes des gentilshommes et des riches bourgeois des villes
Cotte ct surent.
lie foustillement au
51mm {xmc siizcle).