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äperons doräs, et celui-ci, reprenant cheval, äpervier et chiens, s'en
retourne chez lui bon pas.
Vers midi, 1e mari säävt-ille et n'a rien de plus prcssä que de
demander ä son äcuyer la belle robe vermeille que son beau-frärc
lui a laissäe. Uücuyer ne sait ce qu'il veut dire. La femme, inter-
rogäe, joue Pätonnement :
et chiens, s'en
Lors prist la clanlu ä regarder
Son seigneur, et se li a dit,
Biaus sire, se Diex vous aTt (w
01' me dites, se vous volez,
Quele robe vous demandez ;
Avez-vous donc rohe achgtdu,
011 se vous l'avez empruntera
De 1h oü vous avez cstd,
Quele est-ale, est-ale a estü 2'
Je veux, repond le mari, cette belle robe que m'a donnee votre
frere; il m'a ainsi montre son amiiie, et je tiens a me parer de ses
dons. Quelle idee vous vient a l'esprit? reprend la dame. Voulez-
vous donc passer pour un menestrel et vous avilir ainsi? Il n'appar-
tient pas aux personnes de votre sorte de porter des habits s'ils ne
sont neufs ; cela est bon pour les jongleurs qui regoivent des robes
des chevaliers. Devez-vous donc porter robes qui ne soient faites
pour vous et a votre mesure? Le sire n'en cherche pas moins la
robe, mais rien ne trouve, non plus que son eeuyer. Llependant, dit
le mari a la dame, quandje suis ce matin arrive, j'ai trouve ceans un
palefroi, un epervier et deux chiens laisses, disiez-vous, par votre
frere pour moi ?
(c Sire, (iit-cle, par sainLPcrc,
(c Il a bien deux mois et demi,
u Ou plus, que mon frcrc ne vi;
u Et s'il cstoit ci oroudmil,
u Ne voudroit-il 011 nul endroit
mQlfcn vosh-u dos fust cuxhuluc
u Robe que il eust vestue ;
1- Ce däust dire uns fols, uns yvres.
w Jä vaut plus de quaLPc-vixzgl. livres
f- La graut rente que vous avez,
Et la terre que vous tenez;
u Quercz robe ä voskrc talant,
u Et palefroi bel et anlhlant,
u Qui souef vous port Famhhjuru :
1- Du vous ne sai dire mesure,