IOYAUX
les bijoux dits de Nurembcrg etaient en vogue en France comme en
Allemagne et en Angleterre, les Vcniliens firent quantite de ces bro-
ches, pendants d'oreilles, chatelztines, ceintures, dans le gent de la
bijouterie tudesquc. Cet cclectisme a etc pour Venise une source
enorme de richesse, et l'en peut dire que l'industrie irenitienne, sans
avoir possede un caractere propre, une originalite locale, sauf sur
quelques points, savait se plier aux lluctuations des modes occi-
dentales, et fournissait aussi bien des objets orientaux sortis de
ses ateliers que des objets tudesques, le cas echeant; le tout, avec
un talent d'assimilation ct une perfection dexecution qui faisaient
excuser la contrefaqon.
Encore aujourd'hui, si reduite que soit l'industrie venitienne,
elle a conserve ce precieux privilege, et surprend par Vhabileto
qu'elle apporte dans ses imitations.
Nous nous garderons de trahir les secrets innocents qui lui
permettent encore de conserver quelques restes de sa splendeur
passee; mais il est certain que les amateurs de vieux bijoux, de
vieux bronzes, en trouveront toujours a Venise, comme ils trouve-
ront toujours des antiques a Naples et a Rome, avec cette diffe-
constater la fraude dans ces dernieres localites, et qu'a Venise,
le bijou de Nuremberg que l'on fabrique aujourd'hui est, a tous
cgards, egal au bijou ancien; a-t-il encore sur celui-ci l'avantage
de conter beaucoup moins cher.
Pendant la periode carlovingienne, les bijoux de parure pour les
hommes et les femmes etaient evidemment empruntes a la fabrica-
tion byzantine, avec quelques restes des traditions gallo-romaines
et merovingicnnes. Ces bijoux, hormis les couronnes, bagues et
colliers, etaient attaches aux vetements, en faisaient partie, pour ainsi
dire. Ils consistaient en agrafes, fermaux, boutons, ornements de
ceinture, passementeries d'or, ou broderies entremelees de perles
et de pierreries, semis d'or attaches sur les etotfes, representant
des fleurettes, des croisettes, des animaux. Tout cela elait plutot de
Porfevrerie de parure que de la bijouterie proprement dite.
Dans la partie traitant de Fünriivnnnin, nous donnons plusieurs
exemples de bijoux appartenant a Fepoque merovingienne et carlo-
vingienne. On trouve, en outre, dans le bel ouvrage de M. Labartet,
d'assez nombreux documents sur la matiere, notamment les bijoux
H is t
(les arts industr. au moyen fige et ä l'e'poqzze de la renaissance.