JOYAUX
112
serväe jusqu'au xvl" sioole; quant 51 colle que donne la Iigurc 3, elle
clisparait vers 1465. Sur lajournade comme sur le corset, les älägants
passaient souvontuno chainc d'or faisant plusieurs tours et tombant
assez bas par derriäre comme par devanl. Au total, ce vütemeul,
lorsqu'il filait garni de manches, älait commode pour chevaucher.
On portait aussi lajournade par-dessus l'armure.
JÜYAUX, s. m. pl. Des Fepoque gallo-romaine, le luxe des joyaux
etait pousse tres-loin. Les populations de la Gaule ont toujours ma-
nifeste un gout prononce pour les ornements d'or et d'argent, pour
les couleurs voyantes. Les invasions des barbares du nord-est, loin
de contribuer a etouffer cet amour pour les joyaux en Occident,
ne firent au contraire que le developper, et sous les Merovingiens
les vetements civils, les vetements militaires et les armes etaient
ornes de bijoux d'or qui, bien que barbares au point de vue de la
fabrication, n'en etaient pas moins d'une grande valeur intrinseque.
Sous les Carlovingiens, les rapports frequents de l'Occident avec
Byzance repandirent en Italic et dans les Gaules quantite de bijoux
precieux, fort recherches par la noblesse jusqu'au x11" siecle; et
alors la fabrication de ces objets avait acquis, meme en Occident,
un degre de perfection remarquable.
[l y eut, au commencement du Xllle siecle, reaction, et, bien que
le motif de ce changement, assez brusque, dans les modes, ne soit
pas facile a expliquer, c'est un fait sur l'existence duquel les monu-
ments ne peuvent laisser de doutes. Pour les vetements, comme dans
l'architecture et les arts de luxe, il y eut un mouvement tres-pro-
nonce vers la simplicite des formes et la sobriete des ornements. On
portait peu de bijoux de corps des le commencement du Xllle siecle,
relativement aux epoques precedentes. Le haut cierge seul semblait
conserver le privilege de ce luxe; mais il etait passe de mode chez
les laiques vers le milieu du XIIIÜ siecle. Saint Louis n'aimait pas voir
les gentilshommes, autour de lui, pares de ces joyaux ruineux qui
excilaient la convoitise. Lui-meme affectait une extreme simplicite
dans ses vetements. Mais, au XIVÜ siecle, maigre les edits somptuaires,
la noblesse se reprit de passion pour les joyaux de prix, et sous
Charles V et Charles VI ce luxe setait developpe d'une maniere scan-
daleuse. Les malheurs du commencement du xv" siecle rulentirent
forcement les exagerations de cette mode, qui eut encore une epoque
brillante sous Charles VII, Louis XI, Charles VlII et Louis XII.
Nous ne nous occuperons ici des joyaux qu'au point de vue de leur
application aux vetements des deux sexes.