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religieux, non plus que les lexiques, ne devaient avoir la tete cou-
verte en priant ou en remplissant une fonction sacerdotale. Saint
Augustin, s'appuyant sur l'opinion de saint Paulh defend aux
religieux decouvrir leur tete rasce, lorsqu'ils prient ou pre-
chent. Simeon, archeveque de Thessalonique, dit? : u Que tous les
eveques et tous les pretres de l'0rient, a la reserve du patriarche
düälexandrie, disent la messe la tete nue. parce que Fapotre saint
Paul veut que, pour honorer Jesus-Christ, nous ayons la tdte nue
en priant. n
Quoi qu'il en soit, les eveques, dans l'Eglise d'0ccident, assis-
taient, des le xne siecle, aux offices de Peglise la tete couverte, et ne
se decouvraient que s'ils disaient eux-memes la messe, comme ils le
font encore aujourd'hui. Saint Sylvestre parait avoir etc le premier
parmi les papes qui ait porte la mitre. En effet, le pape Inno-
cent Illa dit que u Constantin, au moment ou il se decida a quitter
Rome pour (Jonstantinople, voulut donner son bandeau imperial
a saint Sylvestre, mais que celui-ci, par humilite, prit pour couvre-
chef une mitre ronde brodee d'or. a Platine 4 rapporte un fait
analogue touchant ce pontife, en ajoutant que celui-ci se contenta
d'une mitre blanche ü. Mais il ne semble pas qu'alors ce vetement
de tete eut un caractere ecclesiastique; car, comme l'observe fort
bien Thiers dans son [Itstoire des perruques": c Onufre Panuin, qui
if etait si savant dans les antiquites sacrees et qui mourut sous le
ff pontificat de Pie V; le dit precisement en ces termes: Jllitrarutn
a usum in Romane Ecclesia non ante sewcentos amzos esse opinor.
a Et le P. Menard n'est pas eloigne de ce sentiment, lorsqu'il dit
1- que les mitres n'ont guere ete connues dans l'Eglisc avant l'an
f: 1000. n Thiers ajoute avec beaucoup de raison : a Et, dans le
e vrai, il n'en est parle (des mitres) en aucune maniere, ni dans les
u anciens Sacramentaires, ni dans les anciennes Liturgies, ni dans
(c les anciens Ordres romains, ni dans les anciens Rituels, ni dans
a les anciens auteurs qui ont ecrit des Ofticcs divins avant ce
u temps-la. Et ce n'est justement que depuis qu'elles sont devenues
f: des habits ecclesiasticjues dans PEglise.
a On peut juger par la avec quelle verite les peintres, les sculp-
' Lie opere monauh, (cap. 31.
f De temple ante hlezl.
3 Sermon. de S. Sflvestro.
ln Silvestro.
3 n Phrygia mflfra et candirln ifuniumnzodo contenlus finit.
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