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MANTEAU
du XIVE siiacle süälävent conlre
ou tout au moins un ridicule :
qu'ils considärent
COIHIHG
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abus,
Vous avez une autre police
Qui certes me semble trop uiue.
Quüautre vous je vny ces truans
Voulans contrefaire les grans ;
Se un grans portoit mante! en ver
lncouliueni. un vilain sers
Aussy se prend en ver porter
Üour les bien nobles rcssamhlex
(let abus devait paraitre d'autant plus scandaleux aux personnes
qui tenaient a conserver les traditions, qu'avant cette epoque,
tfest-a-dire avant la fin d11 X1110 siecle, les chevaliers seuls et leurs
femmes pouvaient porter le manteau fourre de vair ou (Thermine.
Mais il est a croire que cette regle Iretait pas rigoureusement
observee, puisque les rois sont sans cesse obliges, depuis la fin
du xme siecle, de renouveler les ordonnances relatives a cette
Inatiere.
Les suzerains distribuaient des manteaux aux nouveaux cheva-
liers, et cet usage se conserva jusque sous Louis XIV.
Les comptes des rois de France, pendant les xiv" et xv" siecles,
mentionnent souvent des manteaux destines a etre donnes a des
chevaliers nouvellement armes; et ces manteaux sont fourres
(Plier-mine ou de vair, et aussi de sebelin "i.
Lorsqu'on recevait d'un messager une heureuse nouvelle, il etait
assez habituel de lui donner le manteau que l'on portait. Nous trou-
V0ns un assez grand nombre d'exemples de ce fait :
u La dame Voit 3, molt en fu esjoic.
u Elle (Idfuble son mantel dZämnaric,
.1 Au mcssagler le dom: on haillic
Quand Pierre le Cruel fut pris par Basque de vilaines au chäteau
de Momie], un messager fut aussimt envoyä il Henri. La joie de ce
dernier fut si grande, que, pour räcompenser le porteur d'uneisi
1 l-Uipparifion de Jehan de Meung, par Hunorfs Bonet (ün du xlve sibcle).
2 Nlartre zibcliuc.
3 Le messager qui vient lui annoncer le retour du Iils de Bernier.
" Li Romans de Raoul de Cambrai (X1110 siüclo), puhl. par Edward le (Ilay, p.
318.