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DIANTEAU
femme de mauvaise vie, la prenant, a la parure, pour une dame
smariee et de bonne maison
Or, la pieee principale de cette parure etait le manteau. Ayant
ete informee de sa meprise, la reine en fit sa plainte au roi son
epoux, lequel, par un edit, defendit aux femmes publiques, a Paris,
de porter le manteau. Comme bien d'autres edits somptuaires,
celui-ci ne parait pas avoir aie longtemps respecte, car les imagiers
ne manquent jamais, pendant le cours du xinff siecle, de representer
les prostituees parees du manteau. La legende de FEnfant prodigue,
si frequemment reproduite dans les bas-reliefs et peintures de ce
siecle, en fait foi.
La coutume qui parait avoir ete mieux observee est celle qui
attribuait le manteau aux femmes mariees; les demoiselles ne le
portaient pas, au moins dans la classe moyenne, car les trouveras
ne manquent pas daffubler les nobles pucelles de manteaux :
En la lande, qu'est vcrdc et helc,
Vit Maliens une pucelc
Venir sor .j. bel palcfroi;
Molt ercnt riche si conroi.
a Un vermeil samit ol. veslu,
A Estoil; ä las molt bien cosu;
1 A son col .j. mantcl d'alumine;
1 Ainc meillor zfafubla raine;
Il Gent cors et belc espouldm-e,
f: Et blandc la chevclüure,
n Petite bouche bien 11101160
n Et comme rose enrzoloräc;
a Les ex ot vairs, clcrs et rians;
fl Molt cstoit bclc en tos semhlansf.
Le manteau des femmes. jusque vers 1270, ne parait pas avoir
adopte une forme diiTerente du manteau des hommes, si ce n'est
qu'il etait ovale, alin de donner une traine par (ierriere (fig. Au
moyen d'une ganse passant en (t et en b dans des ceillets, on le
laissait pendre derriere les epanles et l'on en relevait les deux orles
lateraux sur les bras; ou bien nn le passait sur une seule epaule, en
serrant l'un des pans contre la poitrine et en rejetant l'autre sur un
bras (üg. ou encore on ramenait ce second pan sur Fepauie
Oppnsee.
1 Voyez la. Curne de Sainte-Palay", Üfämüfres sur
sur la 50 partie, p. 66.
2 Le Lai de Melion, vers 83 61 511W-
l'ancienne
chevalerie, t.
Il, notes