BRAIES
jambes nues, puisqu'on voit des traces de peintures sur ces calegons
justes. Ces traces de peintures n'apparaissant guere que quand on
mouille la pierre, nous les avons ravivees sur notre Iigure. D'ailleurs
nous ne voyons pas, dans les manuscrits de cette epoque, que les
hommes aient jamais lesjambes nues sous la tunique; elles sont tou-
jours colorees en blanc, en vert, en rouge. en jaune ou en bleu, "quel-
quefois avec cles pois, ce qui indique une etoffe, les nus ayant, sans
exception, la couleur naturelle de la peau. Nous engageons nos lec-
teurs a voir, a ce sujet, les peintures de Peglise de Saint-Savin, qui
datent de la fin du Xle siecle 1. A dater du xue siecle, les braies des
hommes nobles ne cessent detre collantes jusqu'au XVI" siecle;
mais, pendant le Xllle siecle, elles sont encore assez larges aux
hanches chez les gens du peuple, ainsi que le fait voir la figure 7 2.
L'homme represente ici est un des pauvres auxquels saint Medard
fait distribuer des aliments ; il n'est vetu que de ses braies et d'une
gonelle. Ses souliers sont pendus a un cordon, derriere son dos.
L'enfant qu'il porte sur ses epaules est vetu comme lui, et ses braies
sont a brides sous la plante des pieds, laissant les doigts et le talon
libres, tandis que les braies du pere sont a pieds. En A. est trace le
pied d'un autre personnage de la meme tapisserie, dont les braies
sont termiuees par des brides. On voit que le calecon de l'homme,
serre a la taille par une ceinture, est assez ample a la hauteur des
hanches, et qu'il ne devient collant que du genou a la cheville. Ces
sortes de hraies etaient ouvertes par devant.
Voici, d'ailleurs, la description qu'un trouvere du xme siecle fait
de l'habillement du vilain :
Chape avoit et mante!
Et cote sus gouuel,
Et braies et chemise,
EL moufles por la bise,
Et on son chief chapel,
De mcsmcs le burel 3.
Les gentilsholnmes portaient des braies comme les vilains; dätail
une pan-Lie du välemenl de toutes les classes : a Lance-loz enlendi la
a voiz en son (lit) dormant, et sailli sus en braies et en chemise, et
zslruvliuu publique. Nolicc de M. lilürinuicÄ
de Paris, copies de la (zollcutiuu de Gaigubres,
1 Publhies pur le Dliuisli-rc de l'iuslru(fli(
1 Des tapisseries de SainL-hlüdard de Pal
BOIÜÜiPHÜC cfüxford.
3 Le Iiict. de l'eschacz'er(hun11nc ä la
x11" et XIYÜ szäcles, lxubl. par A. Jubinul).
bibl
jambe de
bois) (Jongleurs
et T rozzväres des