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patron de ce vetement, fendu litteralement de a en b, et sur Tepaule,
d'un seul cote, de c en d, afin de permettre de passer la tete dans
l'encolure. Un ou deux boutons ferment cette derniere fente quand
on a revetu le biiaut. La forme de ce vetement est fort belle, mais ne
pouvait plus permettre de monter a cheval ; aussi avait-on alors, pour
chevaucher non arme, des vetements particuliers. Plus de petits
plis, Fetode est de drap de laine ou de soie 1 ; seule, la robe de
dessous est encore de lin. et est maintenue a la taille par une cein-
ture. D'ailleurs le bliaut n'est pas toujours porte; quelquefois et
plusieurs des statues de Saint-Denis en fournissent des exemples
il est remplace par-une seconde robe a manches serrees, avec cein-
ture, toujours couverte du manteau (voy. ROBE). Generalement les
etoffes dont sont faits ces bliauts sont unies et de tons assez clairs,
bleus, verts, rouges, pourpres; mais on ne voit plus tant de ces
galons rapportes, de ces ceintures ou colliers (Yorfevrerie. Si des
ornements decorent ces etoffes, ils ne consistent qu'en des semis
brodes et quelques bordures etroites. Le bliaut des hommes ne
tarde pas a se moditier, car c'est une erreur de croire queles
modes ne changeaient point aussi rapidement pendant le moyen age
que de nos jours. Pour nous, l'habit qu'on portait, il y a dix ans.
est completement ridicule, et nous nous apercevons du premier
coup d'oeil si le vetement que porte une personne entrant dans un
salon date de deux ans; mais il n'est pas certain que dans six cents
ans nos neveux fassent ces distinctions; et l'on peut admettre que les
archeologues de ce temps auront quelque peine a distinguer l'habit
de 1850 de l'habit de 1860. Un peu plus d'ampleur dans les manches,
un peu plus ou moins de longueur des basques, de hauteur dans le
collet, sont des differences subtiles qu'a une distance de quelques
siecles il sera permis de negliger. Or, les changements de forme des
vetements pendant le moyen age sont plus caracterises. On peut
comparer le changement radical qui se tit a la [in du XlVo siecle
avec celui qui s'opera dans nos modes francaises apres la revolution
du dernier siecle; mais depuis la chute du premier empire jusqula
aujourd'hui, les modifications que les vetements des hommes ont
subies se rednisent a certains details assez difiiciles a saisir a dis-
tance. Pendant le Xllle siecle, ces modifications sont autrement
sensibles. Ceci n'est dit qu'a cette tin de relever un de ces prejuges
accumnles a plaisir sur tout ce qui touche au moyen age. Qu'il
1 a Si veski un hliaut de drap de soie que ale uvoit molt b
casin et Nzk-oletle, xme s., ms. n0 7989, Bihlioth. impdr.)
C'est d'