BLIA UT
Le lxssu li qucns de Toulouse,
En la chainture ot tel jagonse
Tel rubin 2 et tcle csmerande.
[In mantiel hermiu ot au col
Plus vers que n'est fuelle de col (feuille de chou),
A flouretcs d'or eslcvües,
Qui molL bien astoient OÜVPÜGS ;
K'il ot en chascune flourete
Atavhic une campencle
Dedans, si que rien n'i parait,
Et tres douchement sonnoit
Quant el manlel ferait li vous,
Si vous di bien par tel convens
Harpe, ne viele, ne rote,
Ne rendent pas si douche note
Con les escaletess d'argent. w
On voit que le poete, qui ecrivait ceci en 1200 environ, decrit et
complele le vetement de femme que nous venons de donner etdont
la forme ne se modifie guere jusque cette epoque. La ceinture de
soie garnie de pierreries est posee sur le bliaut, et le manteau ter-
mine la toilette.
(les longues manches portees par toutes les femmes de condi-
tion aisee du XIIB siecle, et meme par les bourgeoises, etaient ge-
nanles, si l'on avait a se livrer a quelque occupation de menage;
aussi les relevait-on jusqu'aux epaules et les maintenait-on au moyen
d'une cordelette croise-e derriere le dos (iig, Il est aise de re-
connuitre, dans la forme et la facon de ces vetements d'hommes et
de femmes, une influence byzantine. (les petits plis, ces ceintures
basses, ces corps d'etoffes elastiques, ces galons, ces longues
manches, se retrouvent dans les monuments byzantins des x16 et
x11" siecles. Les etoffes employees par la classe elevee venaient la plu-
part de l'0rient, et leur importation en Occident faisait la richesse de
Venise, qui avait alors des comptoirs dans les villes du midi et de
l'ouest de la France, notamment a Limoges. Dans le nord, ces nego-
ciants etaient connus sous le nom de Lombards, et vendaient non-
seulement des etoffes d'Asie, mais des epices, des ivoires travailles,
des bijoux, de la verrerie, et de petits meubles tels que des coffrets,
1 Gagales, ngulcs.
"1 Rubis.
3 PcLiles douilles.
4 Flgure de la faqade de Notre-D:
me la Grande ä Poilicrs
[naissance du Christ).