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GANT
GANT, s. m. (gua-nt). Il ne parait pas que l'on portat des gants
pendant Fantiquite romaine, bien qu'ils fussent usites en Asie. Les
gants semblent etre une importation byzantine. Pcut-etre les popu-
lations du Nord qui envahirent les Gaules en portaient-elles, car
c'est un vetement dont il est diflicile de se passer dans les climats
septenlrionaux, et il est a croire que les guerriers francs mettaient,
pour se preserver du froid, de ces gants appeles moufles; peut-etre
meme ces etuis grossiers, dans lesquels les doigts de la main plon-
geaient comme dans un sac, sauf le pouce, etaient-ils en usage chez
les Gaulois.
Le mot tvantus appartient a la basse latinite, et peut venir du
vieux mot scandinave vottr, (Fou le suedois a fait wante. Le mot
espagnol guanto aurait une etymologio dans le wisigoth.
Des le VIII" siecle, les textes mentionnent des gants parmi les
votements des personnages importants l. Dans la Chanson de Roland,
il est frequemment question de gants :
cmpercres li
tunt sun
guanl, le
dcstro
comme gage
0L le gant est donnä
qu'en orc
Livcrcz-
le guanl
lslun
Dunez-nfcn, sire, le hastun c le guant,
Et jo irai al Sarazin en Espaignc,
Sfu vois vcdcix" alques de sun semblant
(lucnes, venez avant
Qo dit li reis ; r: Guenes, venez
Si recevez le hatun et lu guant
Donner lc gant et 1e baton, ä-Lait alors GOHÜGP une mission de
confiance, une autorisation de reprosenter le donateur.
Frapper du gant, clait une insulte, un dcfi a outrance dos Pcpoqno
carlovingienne : t
Et il si fist scnz denmrur;
Le chef armü, sur son destrier
1 Voyez du (lange, Gloss., WANTus.
2 La Ülzanson de Rolnmi, slr. xxv
3 Str. xvu.
" Str. XIX.
5 Slr. XXIY.
(XIF si